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La maison de Millie
29 août 2011

Tendres silences

9782070414215Angela Huth

Publié chez Quai Voltaire

et chez Folio

 

Quatrième de couverture:  William Handle a fondé un quatuor à cordes qui se produit depuis plus de vingt ans.  Ce sont de bons musiciens et ils ont du succès. 

La femme de William, Grace, est une peintre amateur qui travaille depuis des années à un album de fleurs pour enfants.  Les Handle sont mariés depuis longtemps.  Ils ont atteint ce point de leur vie conjugale où le silence, qui signifie une acceptation heureuse des habitudes de l'autre, est un mode de vie. 

Un des membres du quatuor part.  Il est remplacé par une jeune femme, excellente violoniste, gaie et ravissante.  Aucun des musiciens n'échappe à son charme, mais William en devient si épris qu'il échafaude des plans pour se débarrasser  de son épouse et être libre.  De son côté, Grace a rencontré un jeune homme inquiétant dont la pensée remplit le vide de ses journées d'un frisson doux-amer.  Le silence s'alourdit dans le couple alors que chacun s'enfonce dans ses obsessions amoureuses et que plane la menace de la violence et de la trahison. 

* * *

Mon avis:  J'ai beaucoup aimé ce roman psychologique et conjugal à saveur "réglisse noire?"  Car derrière la narration d'un  petit quotidien tranquille, les personnages vont s'enfoncer peu à peu dans une crainte de soi et de l'autre.   Un beau mélange d'humour et de perspicacité.  On reconnaît bien l'atmosphère britanique.  Une bonne intrigue, lente, mais sûr!   

Des extraits:  p. 13

Tandis que William courait sous la pluie vers la porte éclairée, violon et mallette à musique cognant contre son ciré craquetant, il se rendit compte qu'il n'avait pas réfléchi un instant aux morceaux de Mozart qu'il allait jouer, mais il se rassura en se disant qu'il les connaissait si bien que, pour une fois, son interprétation ne s'en ressentirait pas.  Ce qui le perturbait bien davantage c'était cette fille, cette jeune femme, en train d'arriver avant lui, le dos aussi luisant qu'un phoque sous la pluie, la boîte de son alto calée fort professionnellement sous son bras.  Bonnie Morse en personne.

Cela s'annonçait mal.  Il avait promis aux autres d'arriver le premier.  D'acceuillir cette Bonnie.  De la mettre à l'aise. De la rassurer. De faire ce qui lui incombait en tant que premier violon.

William se força à courir.  Il s'imaginait la pauvre fille perdue dans les couloirs en quête de la salle que les directeurs de la société d'aliments pour chats qui parrainait le concert se plaisaient à appeler la Salle verte.  Il parraissait déjà clair que le choix de la nouvelle altiste était une erreur.  Il y aurait forcément des problèmes.  William éprouvait la douleur d'un homme endeuillé en pensant à ce cher Andrew qui ne serait plus parmi eux.  Dans l'ardeur du remords et de la mélancolie, il voulut sauter par-dessus une flaque pour aller plus vite. Il se souleva avec la lourdeur d'un insecte assoupi par la fin de l'été, glissa à l'atterrissage, tomba et finit par se relever tout en pestant contre Bonnie Morse.  Dans l'ultime sprint dégoulinant qui le mena jusqu'à la porte, il essaya, mais en vain, de se clamer en pensant à Mozart.

 p. 22 extrait d'un entretien entre Lucien "le garçon inquiétant" et Grace dans sa cuisine:

Dans la cuisine, comme à l'ordinaire, Grace en prenait pour son grade avec Lucien. 

"Elle me préoccupe beaucoup cette semaine, disait-il.  Quelque chose la met dans tous ses états.  Ne me demande pas ce que c'est.  Bref, elle s'en prend à moi, et non de Dieu, elle y va!

Il faisait référence à sa mère, Lobelia Watson, que Grace n'avait pas rencontrée.  De toute évidence, cette femme était un monstre dont Lucien avait décrit en détail à Grace, et ce dès le début de leur relation quelques mois plus tôt, les méfaits et la nature détestable.

"Comme hier soir.  Elle rentre de cez son thérapeute et tout est du genre:  Lucien fais ceci, Lucien fais cela, enlève ton linge de la machine à laver, va le suspendre, et ainsi de suite.  Après ça, c'est du Lucien tu ne me comprends pas.  Lucien, tu ne penses jamais à personne d'autre que toi!  Comment est-ce que la salope sait ce qui se passe dans ma tête?  Ensuite, elle passe à la drogue, bien sûr.  Chaque jour, il faut qu'elle revienne là-dessus.  Elle découpe des petits articles dans le journal disant que tel ou tel pauvre connard est mort d'une overdose, et elle les pose sur mon lit, tout comme elle mettait dans ma chambre des petits bouquets de marguerites lorsque j'étais enfant.  Complètement singlée!"

Voici pour quelques-uns des personnages.  J'ai lu également de cette auteur "L'invitation à la vie conjugale" mais j'ai préféré celui-ci.  "L'invitation..."  est plutôt sombre.

Je me promets bien de lire "Les filles de Hallows Farm".   Et depuis elle en a écrit plusieurs autres:

************Détails sur le produit

Un bon roman britanique aux charmes aigres-doux!, et je vous le recommande fortement.

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