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La maison de Millie
18 octobre 2011

Papa-Longues-Jambes

846692_gfJean Webster

Publié chez Folio junior

215 pages

WKFCAAR00WKCAM36XQGCAB8YW5HCAGVT286CATBUOGDCASJQ2S6CA0KB05ECAMT6ON1CAZ8D6H5CAXZ5HKICAFAWAU5CAIR1FBJCAAQ2C42CALAVTGJCA6279XZCAW1IDA1CA2E7M1PCA39I901Du bonbon!

 

Quatrième de couverture:  "Un bienfaiteur, qui désire rester anonyme, offre de t'envoyer à l'université.  En échange, tu lui écriras chaque mois une lettre donant des détails sur tes études et ta vie là-bas, une lettre comme tu en écrirais à tes parents s'ils vivaient encore."

Pour Judy Abbot, jeune orpheline élevée entre les murs d'un respectable et ennuyeux foyer, la proposition est aussi surprenante qu'inespérée.  Elle accepte de bonne grâce de se plier aux exigences de son mystérieux tuteur, auquel elle a donné le surnom affectueux de Papa-Longues-Jambes.

Mon avis:     Petit roman épistolaire découvert chez 'Lou': http://www.myloubook.com/archive/2011/08/26/jean-webster-papa-longues-jambes.html#comments 

Merci Lou! Une belle découverte pour moi...Ç'aurait été domage de passer à côté :)

Judy, 17 ans, fille symphatique qui s'émerveille de toutes les habitudes coutumières de la vie en dehors de l'orphelinat. 

Nous vivons avec Judith ses années universitaires, à travers les lettres qu'elle écrit à son bienfaiteur.  Elle fait un compte-rendu de son quotidien, de ses amies, des anecdotes amusantes.  Elle écrit tout ce qu'elle pense et elle est très perspicace. 

Elle s'émerveille de tout et de rien, mais surtout de la vie en dehors de l'orphelinat de par son imagination débordante.  Elle y a toujours vécue, donc lorsqu'elle en sort  elle apprécie tellement les petites choses qui s'offrent à elle.  Des choses devenues acquises ou banales pour qui n'a pas vécu enfermée dans un orphelinat.

De beaux extraits: 

"Vous seriez étonné, Papa, de constater l'abîme d'ignorence dans lequel je me trouve.  Je commence tout juste moi-même à en mesurer la profondeur.  Il y a des tas de livres que les filles qui ont une famille, des amis et une bibliothèque connaissent, et dont je n'ai jamais entendu parler.  Ainsi, je n'avais encore jamais lu Ma mère l'Oie, David Copperfield, Ivanhoe, Cendrillon, Barbe-Bleue, Robinson Crusoé, Jane Eyre, Alice aux pays des merveilles,  ni une ligne de Rudyard Kipling.  J'ignorais qu'Henri VIII s'était marié plusieurs fois et que Shelley était un poète.  J'ignorais que les hommes descendent du singe et que le Jardin d'Éden n'est qu'un mythe merveilleux.  J'ignorais que les initiales RLS désignent Robert Louis Stevenson ou encore que George Eliot était une femme.  Je n'avais jamais vu de reproduction de La Jonconde et (vous aurez peine à le croire) je n'avais jamais entendu parler de Sherlock Holmes."  p. 38

J'ai aimé aussi ce passage:

"A propos des classiques, avez-vous déjà lu Hamlet?  Sinon, lisez-le sur-le-champs.  C'est une pièce vraiment épatante.  J'avais toujours entendu parler de Shakespeare mais je ne croyais pas qu'il écrivait si bien; je le soupçonnais de vivre sur sa réputation.

Depuis que j'ai appris à lire, j'ai inventé un bien joli jeu; je m'endors chaque soir en me persuadant que je suis l'héroïne (ou du moins le personnage le plus important) du livre que je suis en train de lire.

A présent, je suis Ophélie - ô une Ophélie pleine de bon sens!  Je passe mon temps à distraire Hamlet.  Je le caline, je le gronde, je veille à ce qu'il mette son écharpe dès qu'il fait froid.  Je l'ai complètement guéri de sa mélancolie.  Le roi et la reine sont morts tous deux lors d'un naufrage en mer - ce qui nous a dispensé des funérailles.  Maintenant Hamlet et moi régnons en maître sur le royaume du Danemark.... etc.. " p. 101

Et pour terminer:

"Pour moi, j'ai passé l'été à écrire:  quatre nouvelles que j'ai adressées à quatre revues différentes.  Vous voyez que j'essaie vraiment de devenir un écrivain.  J'ai installé mon bureau dans un coin du grenier où Monsieur Jervie - paraît-il - avait l'habitude de venir jouer.  C'est un endroit frais et aéré grâce à deux petites lucarnes, ombragé par un érable qui abrite dans ses branches tout une famille d'écureuils.

Je vous écrirai une plus gentille lettre d'ici quelques jours pour vous donner des nouvelles de la ferme.  On réclame la pluie.

Votre toujours dévouée,

Judy "  p. 123

Un petit roman tout plein de fraîcheur!  J'ai adoré :) 

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