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La maison de Millie
31 janvier 2012

La comtesse et les ombres

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Carey Wallace

Presses de la cité

2011

269 pages

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 Quatrième de couverture

Au début du XIXe siècle, dans une vallée italienne.

Alors  que la comtesse Carolina Fantoni, jeune fille de 18 ans, s'apprête à épouser Pietro, le célibataire le plus convoité de la région, un terrible voile vient obscurcir son bonheur:  elle est en train de perdre la vue.   

Inexorablement, son champ de vision se réduit, lui dissimulant la beauté des paysages qui lui sont si chers.  Ses parents refusent de la croire, tout comme son fiancé.  Seul Pellegrino Turri, inventeur excentrique et ami de longue date, la comprend.  Follement épris de la comtesse, le jeune homme met au point un objet révolutionnaire:  la première machine à écrire, grâce à laquelle Carolina pourra communiquer avec son entourage.  Cete invention va sceller le destin de ces deux rêveurs, qui entament une correspondance secrète et dangereuse...

Librement inspiré de l'histoire de la première machine à écrire, ce roman rafraîchissant et intemporel est une ode à l'imagination et aux sens. 

* * *

Mon avis

Un récit vraiment original.  C'est un livre qui calme de par ses descriptions de souvenirs visuels qui habitent Caroline à mesure qu'elle perd la vue graduellement.  Elle emmagasine des images, des repères.  La nuit, elle voit; sa mémoire est 'voyante' dans ses rêves.  Elle tarde à le dire à son mari et à ses parents. 

J'ai noté plusieurs extraits, mais celui-ci démontre bien le commencement de la cécité de Carolina et comment on peut se sentir. 

Un projet d'écriture qui a dû demander beaucoup de vigilence pour l'auteur qui doit constamment utiliser tous les autres sens de Carolina.   Elle le fait si bien, que nous comme lecteur, on entends le froissement des robes, les pas qui vont et viennent..C'est facile d'imaginer ses ombrages, la noirceur qui s'installe peu à peu.  C'est différent pour le lecteur. Toute une atmosphère et on ne sent jamais de lourdeur.    

* * *

L'extrait

"Carolina ouvrait toujours ses cadeaux en compagnie de sa mère, et alors que sa vue l'abandonnait, elle tenait entre ses mains quelques-uns des plus beaux objets qu'elle avait jamais vus:  une boîte en émail, du même bleu que l'oeuf de merle, ondée comme de la soie moirée et doublée de velours rose; un coquillage en spirale de la taille de son poing, muni d'un couvercle en argent et destiné à contenir le sel; des draps brodés de fleurs de citronnier et de vigne; une bonbonnière en verre de la couleur du sang

Au début, Carolina s'efforça de mémoriser ces objets.  Elle enreprit de tenir dans sa tête un catalogue minutieux et s'interrogeait régulièrement.  Elle découvrit bientôt que chaque fois qu'elle faisait appel à un objet dans sa mémoire, il était altéré ou changé.   L'oiseau du plateau, qui avait semblé si plein d'espoir au premier regard, était devenu mélancolique et se retrouvait doté d'yeux tantôt d'onyx, tantôt de saphir, si bien que le vrai plateau ne lui paraissait plus aussi beau qu'il avait été.  La boîte en émail qu'elle ouvrait dans sa mémoire infidèle révélait des oeufs blancs tachetés de marron, des galets gris pâle polis par la rivière, une poignée de diamants.  Elle mis alors un terme à son projet de mémorisation et continua néanmoins d'absorber le plus possible du monde qui l'entourait:  les bougies dans la chambre de sa mère, les oiseaux aquatiques se posant sur son lac, les plis de sa robe blanche tandis que la couturière l'ajustait, ajoutait des dizaines d'aunes de dentelle et l'ajustait encore.  Mais le monde peinait à résister à son regard scrutateur.  Les eaux sombres du lac et la cécité elle-même se mêlaient en une ombre épaisse qui menaçait d'engloutir le ciel et les arbres qu'elle pouvait encore voir.  La forêt sembla perdre sa profondeur et s'aplatir, comme si elle était peinte sur un décor de théâtre ambulant.  Elle avait l'impression que tout risquait de disparaître pour dévoiler les horreurs ou les merveilles que le monde visible dissimulait pour l'instant.

La cécité ne ralentit pas.  La semaine précédant son mariage, elle perdit le chêne; il ne lui restait plus que l'arbre à l'écorce grise et le pommier sauvage, qui avait fleuri au cours de la nuit, comme une mariée parée de blanc, le souffle court, tremblant de joie sous la plus légère des brises.

C'est alors qu'elle se confiat à Turri."

* * *

Un beau roman tranquille et particulier avec plein de 'sens'!

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