Emily Dickinson
Traduction par Françoise Delphy
Éditions Flammarion
2009
Il est intéressant de savoir que Françoise Delphy, qui a longtemps enseigné la littérature anglo-américaine à l'Université de la Sorbonne. Elle a consacré à ce poète une grande partie de sa carrière. Lorsque l'édition définitive des poèmes d'Emily Dickinson a paru aux États-Unis, elle a entrepris la traduction de cette oeuvre monumentale, à laquelle elle a dédié dix ans de sa vie.
Quatrième de couverture: Emily Dickinson (1830 - 1886) n'est pas seulement l'un des plus grands poètes américains: c'est aussi un personage mythique. Toujours vêtues de blanc, cette femme mystérieuse, à l'âge de trente ans, se mura à jamais dans la demeure familiale d'Amherst, son village natal, en Nouvelle-Angleterre, et passa le reste de sa vie à contempler le monde depuis sa fenêtre.
Lorsqu'un ami lui rendait visite, il lui arrivait même de refuser de sortir de sa chambre pour l'honorer de sa présence. Celle que ses proches surnommaient la "poétesse à demi fêlée" ou la "reine recluse" n'avait qu'une obsession: écrire - elle a laissé des milliers de lettres et de poèmes. Ironie de l'histoire: sur les deux mille poèmes ou presque que nous lui connaissons, six seulement furent publiés de son vivant. Les autres ne furent découverts qu'à sa mort.
Mon avis: Une bible! rien de moins. Un travail de moine. Mon cadeaux de Noël de: Moi à moi :) Enfin, j'ai tous les détails et informations sur Emily Dickinson. Bien sûr que je n'ai pas passé au travers ce gros livre de 1469 pages. Mais je peux vous donner une idée du contenu:
23 pages écrites par la traductrice sur la Présence d'Emily Dickinson. J'ai noté un extrait que j'ai particulièrement aimé:
Le monde et moi
"Comme les romantiques, elle trouvait dans la nature un écho à ses propres sentiments. L'amour qu'elle porte au monde - elle qui, les trente ans venus, ne quitta plus la maison et le jardin de son père - se manifeste avant tout par une réceptivité éblouie, totale. C'est une relation privilégiée qu'elle entretient avec la faune et la flore environnantes: oiseaux, abeilles, écureuils, grillons et araignées apparaissent non seulement comme des sujets d'observation fascinants, mais presque comme des amis.
Ce monde restreint où elle évolue, elle ne le trouve pas étroit puisqu'il représente l'univers en miniature: toutes les passions se jouent en effet entre l'abeille et la fleur, tous les meurtres entre l'oiseau et le ver de terre ou entre le gel et les fleurs. On ne peut se passer de la nature si s'en détacher. Chaque pétale signifie, chaque corolle est emblématique, le moindre changement sur le visage de la nature nous parle.
C'est en mouvement qu'elle appréhende le monde: elle goûte peu les natures mortes, car l'immobilité ne présente qu'une surface impénétrable. En Nouvelle-Angleterre, où les saisons sont très constrastées, l'arrivée du printemps provoque ainsi une exaltation d'autant plus forte que les hivers sont longs et rudes. Elle espère toujours saisir l'essence des choses dans ce moment troublé, agité de fugitives métamorphoses: mutation de la chrysalide en papillon, trajectoire du soleil ou gonflement de la lune, du croissant à la plénitude."
Viennent ensuite les notes de l'édition et de la traduction.
Suivi de tous les poèmes dans les deux langues et un dernier chapître sur la Vie d'Emily.
Un joli blog qui parle de l'herbier d'Emily Dickinson
http://corgyncombecourant.blogspot.com/2010/06/cousin-emily-dickinsons-herbarium.html
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