Le vent
Traduit de l'anglais par Pascale Voilley
Les Éditions Interférences
2004
315 pages
Résumé: Balayé par les tornades et hanté par la folie, Le Vent est un grand roman sur le Texas écrit par une femme fascinée par la puissance de la nature et par les maladies de l'âme.
Dans les années vingt du XXe siècle, Letty Mason, une jeune orpheline, est contrainte de quitter sa Virginie natale pour vivre au Texas chez son cousin, un éleveur de bétail. Au cours du voyage, elle rencontre un riche et séduisant négociant en bestiaux qui lui dépeint le Texas sous des couleurs terrifiantes: un pays rude au climat impitoyable, fouetté par les vents et les tempêtes de sable, peuplé de cow-boys frustes et brutaux. Jeune fille romanesque d'une sensibilité maladive, Letty va devoir affronter un ennemi implacable qui la poursuit comme un spectre surgi du fond d'elle-même: le vent.
"Publié aux Étas-Unis en 1925, ce roman suscita à l'époque de violentes controverses, sans doue parce que la vie des pionniers décrite par Doroty Scarborough n'a pas grand-chose à voir avec les western classiques ni avec les lieux-communs sur le rêve américain. Il remporta néanmoins un tel succès qu'il fut adapté au cinéma en 1928 par la Metro Goldwyn Mayer avec pour actrice principale Lillian Gish et pour metteur en scène Victor Sjöström."
Mon avis: J'ai découvert ce roman chez JO (SOUS LES LILAS) . Un roman d'une force tranquille. Je n'arrive pas à trouver des mots plus justes. C'est un roman sans tambour ni trompette, mais il reste difficile à refermer. Je voulais toujours savoir où j'allais avec Letty, le personnage principal. J'éprouvais pour elle le mal du pays. Quitter sa belle Virginie pour se terrer dans ce lieu de nulle part. Un combat continuel entre la force du vent et sa vie passée. Ce qui fait que tout au long de l'histoire, je me demandais lequel des deux gagnerait la partie. Je n'aurais pu deviner la fin bouleversante. Un roman vraiment singulier!
J'ai choisi un extrait où elle pense à l'automne de Virginie:
"En Virginie, c'était l'automne...On ramassait les feuilles et on en faisait des bûchers odorants. L'odeur des feuilles qui brûlent dans l'air vif, quelle magie sans pareille! Il y avait toute une kyrielle de souvenirs dans cette seule pensée...Les noix tombaient dans les recoins des bois, et les écureuils gris ou rouges escamotaient leurs provisions d'hiver, tout en bavardant avec cette impertinence timide qui les caractérise...C'était le moment de la cueillette des pommes de reinette juteuses, aux joues rouges et fraîches. Au fur et à mesure que les feuilles tombaient, la grâce des branches se découpait nettement sur le ciel, avec une pureté de lignes qu'aucun ouvrage humain ne pouvait égaler, tandis que le vert immuable des pins et des cèdres annonçait déjà un autre printemps." p. 260
Film 1928 Metro Goldwyn Mayer