Les trois soeurs
Publié chez David
2012
199 pages
Résumé: Trois siècles. Trois femmes. Trois "soeurs" qui n'ont en réalité aucun lien de parenté. Seul le premier livre sur les plantes du Canada, le Canadensium Plantarum Historia, les unit à travers le temps et donne un sens à leurs destins marginaux.
La première, Maggie, quitte la France en 1659 pour échapper à la malédiction et s'établit dans le Nouveau Monde.
La seconde, dite La Muette, vit à l'époque de la Rébellion des Patriotes. Abandonnée par sa famille, elle travaillera comme fille engagé avant de fuir, avec son compagnon d'infortune, sur une goélette vers la baie des Chaleurs.
La troisième, Maudelaine, vit la période d'après la Révolution tranquille - les communes, l'émancipation des femmes, la Crise d'octobre - et renoue avec ses racines profondes.
Une oeuvre singulière aux confins du roman historique et du récit poétique qui pose un regard nouveau sur la condition des femmes à trois époques charnières de l'histoire du Québec.
Mon avis: Un roman que j'ai aimé. Sûrement à cause de l'histoire de chacune de ces femmes, mais aussi par la qualité de l'écriture de l'auteur. Par contre, j'avoue qu'il y a eu des paragraphes où je n'étais pas certaine de bien comprendre ce que pouvait ressentir Maggie, La Muette ou Maudelaine. Par exemple dans la page 166 où Maudelaine se retrouve dans le cimetière et fait des liens avec son rêve.
"D'où est-ce que je viens?
Qu'est-ce que je vais faire de ma vie?"
Une bonne fois, elle s'était rendue au cimetière, en pleine nuit. Il pleuvait un peu. Une petite bruine dévorait les contours des choses. (à remarquer la beauté de l'écriture) La pelle qu'elle avait emportée s'était mise à creuser, au bout de son bras. Dans sa tête, le crachin du début de printemps abolissait toutes les perspectives. Puisqu'elle ne réussissait pas à entendre le message de la mourante de ses rêves, elle allait essayer d'ouvrir une autre porte.
Ni temps. Ni lieux.
Seulement le besoin.
Enfoui dans les décombres. Décomposé. Parmis les pierres, le sable cru, la terre meuble et les bouquets d'ombres, elle cherchait vraiment quelqu'un. etc... "
Par contre à la page 146, un texte tout lumineux:
"On est en septembre. Un temps de murissement et d'implosion. Un temps de moisson et de migration. Elle marche doucement en regardant autour d'elle, comme une étrangère qui découvre de nouveaux lieux. Mais ces leiux lui sont familiers. De toute évidence, les plantes, les arbres, les roches même l'ont déjà vue. Les belles-de-jour sont ouvertes. N'est-ce pas la promesse d'une magnifique journée? Une petite brise anime les trembles et courbe les hautes herbes. Un dernier morceau de nuit s'étire encore en face du poulailler en une longue traînée d'ombre. Son jardin, puisqu'il ne peut s'agir que de son jardin mille fois regardé, lui en met plein la vue. Les courges sortent des feuillages en roulant. Les tomates rougissants à vue d'oeil et les dernières feuilles se dépêchent de fleurir. etc..."
J'ajoute à mon billet celui de Suzanne - Balade entre les lignes qui a bien aimé aussi.
Malgré ma difficulté à saisir parfois certains passages, j'avais quand même de la difficulté à laisser tomber ma lecture car c'estvraiment bien écrit. Les amoureux de romans historiques aimeront surement beaucoup.
Quant au rôle du livre qui crée un lien entre ces trois femmes, c'est là que ce n'était pas clair pour moi. Ça devient nébuleux par bout. Ce n'est pas clair comment le livre a voyagé d'une à l'autre.. à moins que cela m'ait échappé? Peut-être que Suzanne pourrait me répondre ???