Il suffit d'y croire...

Laurence Ink 

Publié chez Robert Laffont

Coll. 'Aider la vie'

1994

345 pages.

Quatrième de couverture:  "J'ai rencontré Laurence Ink au cours d'un voyage au Québec, au milieu d'un gigantesque territoire de forêts et de lacs - une pourvoierie - qu'elle anime avec son compagnon.

Grande, rayonnante, elle diffusait autour d'elle un véritable bien-être.  Persuadé que j'avais affaire à une Canadienne de souche, je me montrai curieux de son itinéraire.  Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'appris qu'elle était une Parisienne diplômée de Science-Po et de la faculté de droit, et qu'elle vivait ainsi, dans ce cadre qui ne semble pas connaître de limites, depuis plusieurs années!

Adolescente, Laurence Ink souffrait du conformisme bourgeois.  Elle aurait voulu reconstruire le monde, lutter contre la grisaille, penser autrement que ces adultes obsédés de confort et de réussite.  Sa révolte l'a entraînée dans une recherche passionnée des vrais valeurs.  Elle a renoncé à une vie conventionnelle pour une existence authentique, éprouvante, dans un lieu sauvage, âpre et grandiose, au coeur de l'immensité du Nord québecois.

Les livres de nature sont rares et souvent austère.  Celui de Laurence Ink est éclatant d'authenticité, de foi et de sincérité.  C'est un message d'espoir adressé à tous les prisonniers de la grisaille, à tous ceux qui, lassés des contraintes urbaines, et loin des circuits de vacances habituels, aspirent au silence, à la liberté, à l'ivresse des territoires vierges."

Robert Laffont

Mon avis:  J'ai lu ce livre vers 1995.  Je me souviens encore de l'atmosphère qui se dégageait de ce témoignage.  J'avais perdu la trace de ce livre, n'ayant rien noté au moment où je l'ai lu.  Tout ce que j'avais comme souvenir, c'était les couleurs de la couverture.  Samedi dernier, en cherchant 'Winter' de Rick Bass, j'ai reconnu la tranche du livre non loin de Winter... J'étais contente!  Ça devait faire une dizaine d'année que j'espérais remettre la main sur ce livre. 

Alors, c'est bien simple comme récit, c'est la parisienne qui vient vivre dans le grand nord du Québec avec son compagnon.  Ce n'est pas monotone à lire.  Je me souviens particulièrement, lorsqu'elle doit aller seule étendre des pièges.. Elle doit faire toutes sortes d'apprentissages.  Ce devait être une des premiers livre de Nature Writing..

Heureusement, il a été réédité!

Un bout de la présentation: 

   "Je n'ai jamais compris pourquoi, après onze mois entassées à l'intérieur d'une cité, la plupart des vacanciers se ruent vers des lieux où la promiscuité est plus intense encore, les bruits plus agressifs, et plus opaque le rideau qu'ils tirent devant la nature proche. 

   Ce n'est pas l'âge qui me rend réfractaire à ce type de vacances, mais le besoin que j'ai toujours ressenti, lassé des contraintes urbaines, de retrouver un peu de silence et de solitude au coeur d'une nature vraiment sauvage.

   C'est ainsi que, disposant désormais de plus de temps, je le partage le plus souvent possible entre les Cévennes, que ma fait découvrir mon ami Jean Carrière, et le Québec.

   J'ai toujours aimé le Canada, et c'est avec impatience que je compte les mois que me séparent de mon prochain voyage, pendant lequel je vais retrouver la chaleur d'un accueil spontanné et l'ivresse des vastes territoires." Robert Laffont.

mini-biographie babelio

Laurence Ink

Extrait page 92...

   "La maison était chaude, j'ouvris les portes du poêle pour contempler le feu qui lançait des lueurs rougeâtre sur les murs.  Je n'avais plus sommeil, il était bon de rester là, simplement, attentive aux mille bruits de ces pièces vides, de fumer une cigarette en sentant la solitude rôder, tourner sur elle-même comme un animal cherchant sa place.  J'avais le désir de faire place nette, de dissiper les odeurs de vie commune, de marquer ma retraite par quelque purification extérieure.  Mais il était tard, l'obscurité était propice à ma rêverie. 

   Finalement, je remis des bûches dans le poêle et montai me coucher, non sans avoir vérifié à plusieurs reprises la fermeture des portes et la modération de l'embrasement des écorces, qui crépitaient derrière les épaisses parois de fonte.

   Au réveil, les vitres étaient couvertes de belles arabesques de givre, il faisait particulièrement froid.  Le feu mit du temps à repartir et à réchauffer la maison, <...> Il faisait un beau ciel clair et dégagé, la neige resplendissait sous le soleil mais le thermomètre indiquait moins 28 degrés C. et le vent soulevait sur le lac des tourbillons de poudre.  L'atmosphère était lisse comme un galet poli et rond."

Une très belle plume!

Comments

[Milly]

@L'Or, Mais oui! moi aussi, j'étais sûre qu'on s'en était parlé??? Mais on dirait bien que non! :) Mais peut-être la connaissez-vous mieux que moi cette auteure, Elle semble avoir écrit d'autres livres après celui-ci si tape son nom sur Internet?

[L'or des chambre]

J'étais sûre d'avoir laissé un message par ici, parce que suite à la lecture de ton billet je l'ai noté sur ma LAL !! Maintenant que je relis ton billet je me dis que je vais le commander très vite, dès ma prochaine sortie librairie tiens.... Je pense qu'il me plaira beaucoup !

[Milly]

@Aline, C'est très bon à lire, car elle touche à plusieurs points, ambiance, apprentissage, émotionnel, spirituel, nature etc.. Un livre que je garderai toujours en mémoire.

[Aline1102]

Oh là là ! Ce roman semble particulièrement passionnant ! :-D

" (...) retrouver un peu de silence et de solitude au coeur d'une nature vraiment sauvage ", quelle bonne idée.

[Milly]

@Suzanne, J'ai regardé chez Renaud-Bray et je me suis aperçue qu'il était épuisé..? Ils devraient en réédité. Ce livre semble beaucoup aimé. Même sur amazon... Mais il y a heureusement les bibliothèques!