Jane, le renard et moi
Fanny Britt
Éditions La Pastèque
2012
101 pages
Résumé: Hélène souffre de harcèlement moral. Pour se réconforter, elle lit et relit Jane Eyre. Elle s'identifie à cette jeune orpheline qui finit par se retrouver gouvernante dans un château et sera aimé de Mr Rochester.
Mon avis: Un roman graphique sur l'intimidation. Un sujet qui me touche beaucoup. Le harcèlement moral. Un chose que je ne peux pas supporter. Ce prédateur invisible qui fait tant de dommage psychologique. Un prédateur qui passe à travers des gens ciblés comme un fantôme passe à travers une porte. C'est gratuit. Même les autorités scolaires, n'arrivent pas à enrayer ce poison virulent. Que ce soit dans les entreprises, dans des familles, c'est terrifiant, ça paralyse, ça retarde le développement d'un enfant. C'est tolérence Zéro. Chaque enfant a le droit de grandir en paix. Et le pire, c'est que ça fait ressortir le côté sombre de nous-même, puisque la violence engendre la violence. Imaginez deux secondes, qu'on intimide votre enfant ou vos petits-enfants.. Grrr
Alors on dit dans un article du journal 'Le libraire':
"Quand la vie nous tourne le dos, l'imaginaire devient un salut. Rassemblées autour de Jane, le renard et moi, premier roman graphique dans leur parcours d'auteure et de dessinatrice, Fanny Britt et Isabelle Arsenault plongent dans la tête d'une fillette victime d'intimidation, sauvée par la force résistante de Jane Eyre."
On dit dans l'entrevue que Fanny Britt a connu vers l'âge de 10 ans, un épisode de rejet social. La célèbre héroïne du chef-d'oeuvre de Charlotte Brontë a bel et bien porté secours à Fanny.
"C'est une histoire que je porte en moi depuis vingt-cinq ans, en bonne partie fondée sur une période de solitude sociale que j'ai vécue à l'école, raconte l'auteure, qui a choisi le roman graphique pour coucher son récit sur papier. Jane Eyre était pour moi un modèle d'indépendance. J'y vois un discours féministe de la part de Charlotte Brontë, qui parle d'un accomplissement en dehors de l'apparence. Mon roman raconte l'histoire d'un dur apprentissage, celui de trouver sa voix, une force, un courage. L'héroïne, comme moi, le trouve dans la littérature, qui m'a aidé à me projeter dans le grand."
Les malheurs d'Hélène (mal dans sa peau) sont reportés en noir et blanc. Les refuges dans le monde parfait et réconfortant de Jane Eyre apparaîssent sur de belles pages colorées.
"Je voulais que l'histoire de la petite fille qui se cherche, fragile et effacée, soit en noir et blanc, représentée par un trait incertain et plus dur, explique Isabelle Arsenault."
Ce roman graphique, ne s'adresse pas qu'à la jeunesse, bien au contraire. "Je m'interroge beaucoup sur l'image corporelle et ce que ça peut avoir de toxique dans notre époque, explique Fanny. Je ressens encore fortement cette intimidation fabriquée en grande partie par les médias. Le livre raconte l'histoire d'une petite fille, mais il y a beaucoup d'adultes qui vivent cette obsession-là."
"En entrant dans le monde de cette fillette rejetée, chaque lecteur est renvoyé à ce que notre société a de dur, de complexe et de cruel, parfois. Les arts et la littérature viennent alors en renfort nous rappeler l'universel combat." Elsa Pépin. Le libraire.
À lire: La méchanceté en ton de gris
*