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La maison de Millie
18 février 2013

La libraire

21061_1077258Penelope Fitzgerald

Stock

1994

190 pages

 

Quatrième de couverture:  Une petite ville de la côte sud de l'Angleterre.  Veuve, Florence Green décide, malgré l'opposition polie mais impitoyable d'un certain nombre de gens, d'ouvrir une librairie.  Clochemerle sournoisement distingué, Hardborough devient un champ de bataille non moins âpre.  Florence a tenté de changer la manière dont les choses se faisaient. 

Péché capital qui va la projeter dans une sorte d'enfer tranquille.  C'est le roman de Nabokov, Lolita, qui lui portera le coup de grâce:  La libraire sera obligée de fermer boutique.  Les livres de Hardborough resteront "choses rares"...

Mon avis: Une histoire toute simple, d'ailleurs très bien résumée sur la quatrième de couverture. J'ai découvert ce roman chez FondantOchocolat.   Je n'ai pas grand chose à rajouter, ne serait-ce que j'ai surtout aimé l'atmosphère de ce roman et bien sûr les personnages dont "l'esprit cogneur"  qui en fait presque partie et que je vous laisse découvrir.  Une belle plume que celle de Penelope Fitzgerald que je ne connaissais pas.  

 

penelope_fitzgerald_1_sized 

source

Quelques extraits:  "Florence Green, au même titre que Mr Keble, offrait sans doute une image de solitaire, ce qui, à Hardborough où beaucoup l'étaient, n'en faisait nullement une exception. Les naturalistes locaux, le coupeur de joncs, le facteur et Mr Raven, l'homme des marais, partaient un par un à bicyclette, courbés sur le guidon pour lutter contre le vent, observés de tous.  Les mêmes observateurs savaient l'heure qu'il était en les voyant répparaître à l'horizon.  Certains de ces solitaires ne sortaient même pas.  Mr Brundish, un descendant d'une des plus vieilles familles du Suffolk, vivait aussi confiné dans sa maison que le blaireau dans son terrier.  Il émergeait l'été, vêtu de tweeds mi-vert, mi-gris - successivement ajonc mouvant se découpant sur la lande, ou terre sur limon.  L'automne, il disparaissait. On ne lui en voulait pas plus de son impolitesse qu'on n'en voulait au temps de ne pas tenir ses promesses:  dégagé le matin, nuageux plus tard."  p. 16

* * *

"Christine aimait fermer le magasin.  À l'âge de dix ans et demi, et peut-être pour la dernière fois de sa vie, elle savait exactement comment procéder en tout. <...>"

"Un soir de septembre, le premier qu'on aurait pu à juste titre qualifier de froid, une fois les volets fermés, elles s'installèrent comme deux dames dans la seule paire de sièges confortables qu'offrait la libraire.  Puis Christine alla dans la cuisine brancher la bouilloire; Florence l'écouta s'affairer:  tambourinement de l'eau dans l'évier, puis cliquetis de la boîte à biscuit rouge du Couronnement posée sans ménagement sur le buffet. 

   "Chez nous, on en a une bleue.  L'abbaye de Westminster est pareille, mais sur la nôtre, la procession fait tout le tour de la boîte.

   -  Je vais allumer le chauffage, dit Florence, peu habituée à l'oisiveté.

   <...> Christine entra solonnellement dans la pièce, portant un grand plateau noir et or chargé de tout ce qu'il fallait pour le thé. 

   <...>  Elles jouissaient donc de la chaleur et du calme.  Pourtant Christine, jusque-là bien calée dans son fauteuil et aussi détendue qu'une poupée de chiffon, se raidit et se mit à s'agiter.  Bien sûr, on ne pouvait attendre d'une enfant de cet âge qu'elle restât longtemps tranquille. 

    Au bout d'un moment, elle se leva et se dirigea vers la cuisine - pour vérifier que la porte du fond était bien fermée, dit-elle.  Florence, instinctivement, voulut l'empêcher de quitter la pièce, réaction qui se révéla ridicule car Christine revint presque aussitôt.  Du corridor situé à l'étage provenaient maintenant de légers bruits:  chuchotement, grattements, et tapements; il semblait qu'on traînait çà et là ce qui aurait pu être un gros jouet de chaton tiré par un fil."  p. 100

* * * 

"Mrs Gipping, dont la maison était située entre la vieille gare désaffectée et l'église, étendait son linge.  Voyant sortir, après l'office matinal, la patronne de sa fille, elle lui fit signe de la rejoindre dans la cuisine.  Son mari, qu'on devinait vaguement derrière des rangées de pousses vertes, s'occupait du céleri primeur qui tiendrait jusqu'à Noël. 

Dans l'humidité chaude d'une cuisine un jour de lessive, Mrs Gipping se montra rassurante.  Elle était au courant au sujet du cogneur:  mais tout emploi n'avait-il pas ses inconvénients?  "Je suppose que vous voulez boire quelque chose avant d'ouvrir le magasin?" dit-elle.  Florence s'attendait à ce qu'on lui offrit un Nescafé, boisson à laquelle elle s'était habituée.  Mais on la dirigeat vers une grosse courge accrochée au-dessus de l'évier.  Un fausset de bois avait été introduit dans son flanc rebondi et brillant, hardiment rayé de vert vif et de jaune.  Des tasses et des verres étaient rangés desous et, d'un tour de robinet, un liquide trouble suinta et s'écrasa lourdement, goutte à goutte, dans la tasse la plus proche.  Mrs Gipping lui expliqua que cette cucurbitacée, étant là de fraîche date, ne produisait rien qui pût monter à la tête; mais elle avait vu un homme, un costaud, entrer et se servir un verre d'une courge vieille de quatre semaines:  il était tombé raide sur le sol de pierre; il y avait du sang partout."  p. 105

* * *

 J'ai adoré ces extraits, qui rendent bien toutes la culture et le brin d'humour britanique.  Un roman qui sera encore meilleur pour une deuxième lecture! :)  

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Offert aussi en poche chez Folio

*

Source Wikipédia:    Pour ceux qui comme moi n'ont jamais lu Lolita, j'ai cru bon d'ajouter ces quelques détails sur le livre de Nabokov. 

Lolita est un roman en langue anglaise de l'écrivain russe naturalisé américain Vladimir Nabokov publié en septembre 1955 à Paris.

Le récit, écrit à la première personne du singulier par Humbert Humbert, un narrateur qui se définit comme nympholepte[1], relate sa passion amoureuse et sexuelle pour Dolores Haze, une nymphette âgée de douze ans et demi au début d'une relation qui se terminera tragiquement.

En dépit de son sujet sulfureux qui provoqua à sa sortie scandale et censure, le roman est aujourd'hui reconnu comme un chef-d'œuvre de la littérature moderne ; il est souvent cité comme l'une des œuvres les plus marquantes du XXe siècle. Il apparaît[2] ainsi dans la liste Les 100 livres du siècle proposée par Le Monde et dans des listes similaires établies dans d'autres pays.

 

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J'ai bien envie de me laissé tenter par un autre titre trouvé en bibliothèque

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En mars 1913, à Moscou, au 22 de la rue Lipka, vit Frank Reid, un imprimeur anglais. Un soir qu'il rentre chez lui, il apprend par une courte lettre que sa femme a pris le train pour l'Angleterre sans raison apparente. Il doit donc s'occuper de ses trois enfants et engage, sur les conseils de son comptable Selwyn Crane, une fille de la campagne nommée Lisa Ivanovna.

BONNE LECTURE!

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Commentaires
M
@Aline, Je devrais revoir le film de Chocolat, Quant à 'La libraire' c'est un bon roman d'atmosphère! :D avec son petit humour anglais...
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A
En ce qui me concerne, ça me rappelle "Chocolat", le film avec Juliette Binoche et Johnny Depp. <br /> <br /> C'est dommage que la librairie doive fermer à la fin... :-( Je prends note quand même.
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M
@Rose, Oui, ça commence à faire beaucoup de note! :D
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R
Eh bien je suis doublement tentée ...." La libraire" et "Début de printemps" tout autant ... et je n'avais jamais croisé cette auteure avant <br /> <br /> Mais je vais être raisonnable ou plutôt patiente car ma PAL a un fâcheux air de tour de Pise ;-)
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M
@Fondant, Est-ce ardu comme lecture? Tu sais quand il y a eu la sortie du film 'les heures' tiré du livre de Michael Cunningham. Le lendemain, ma nièce et moi avions envie de lire Mrs Dalloway, car c'est l'histoire à la moderne de Mrs Dalloway de Virgiania Woolf et ce n'est pas du tout pareil. C'est très lent.. En fait, le film était comme un cours littéraire sur Mrs Dalloway. Tu as lu ou vu Les heures de M.C.?
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