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La maison de Millie
20 octobre 2013

La plénitude de la vie

1397144_gfEdith Wharton

Chez Rivage poche/Petite Bibliothèque

Littérature américaine

2013

154 pages

 

Quatrième de couvertureLes trois premières nouvelles d'Edith Wharton - La vue de Mme Manstey, La plénitude de la vie et La lampe de Psyché - marquent l'entrée en littérature de l'une des plus grandes auteures américaines du XXe siècle.  

«Mais j'ai toujours pensé que la nature d'une femme est comme une grande maison pleine de pièces:  il y a le hall, dans lequel tout le monde passe en tous sens; le salon, où l'on reçoit les visites officielles; la salle à manger, où les membres de la famille vont et viennent à leur guise; mais au-delà, bien au-delà, il y a d'autres pièces, dont on ne pousse peut-être jamais les portes, dont personne ne connaît le chemin, dont on ne sait ou elles mènent, et dans la pièce la plus retirée, dans le saint des saints, l'âme se tient assise, seule, guettant le pas de quelqu'un qui ne vient jamais.»

* * *

Mon avisVoici ma toute première lecture d'Edith Wharton.  Un receuil de trois nouvelles: 

- La Plénitude de la vie

- La lampe de Psyché

- La vue de Madame Mantsey

Les recueuils de nouvelles sont un peu comme les disques compacts populaires.  Souvent, on l'achète pour 1 pièce ou deux qu'on a connu sur les chaînes de radio.  À la longue, on finit par accrocher et adorer d'autres pièces totalement inconnues, avant d'avoir fait tourner le CD au complet. 

Idem pour les nouvelles.  Nous avons nos préférés.  On devrait peut-être relire celle qu'on aime moins??? :) 

Ici, ma favorite est sans hésiter "La vue de Madame Mantsey"...

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source

Une vieille dame qui occupe une chambre dans une pension de famille à New-York, passe ses journées assise devant sa fenêtre à s'émerveiller devant la végétation, le clocher de l'église etc... Cette fenêtre devient un tableau à admirer pour elle.  C'est le seul plaisir qu'il lui reste dans la vie. Sa fille qui vit depuis longtemps en Californie a éloigné de plus en plus ses visites et chacune se sont éloigné tranquillement une de l'autre. 

Un jour, la dame qui tient la  pension familiale d'en face décident de faire construire une rallonge.  La vie de Mme Mantsey en sera chamboulé... 

Je ne vous révèle pas la 'chute' de la nouvelle.  Un petit bonheur de lecture.  Une nouvelle courte qui court sur un bon rythme!

Extrait du début

"La vue depuis la fenêtre de Mme Manstey n'avait rien de saissisant, mais elle paraissait, à ses yeux du moins, pleine d'intérêt et de beauté.  Mme Manstey occupait une chambre à l'écart au troisième étage d'une pension de famille de New-York, dans une rue où les poubelles de cendres s'attardaient longtemps sur le trottoir et où les trous dans la chaussée auraient fait trébucher Quintus Curtius."

(1).  Edith Wharton confond l'historien Quinte-Curce avec Marcus Curtius, héros dont le cheval se jeta dans un gouffre qu'un tremblement de terre avait ouvert sur le forum romain. (note en bas de page) 

 

Voici ce qu'en dit la préface de Maxime Rovere.

   «Ce qu'elle apporte est, au premier regard, on ne peut plus éloigné de son environnement immédiat.  Jeune, richissime, ayant l'avenir devant elle, elle décrit dans "La vue de Mme Manstey", qui allait devenir son tout premier texe de fiction publié, les derniers jours d'une vieille dame, modeste locataire d'une pension misérable.  Burlingame, enthousiaste, voit dans ce texte un «croquis» comparable aux images que les peintres griffonnent en hâte - et le publie.  "La vue de Mme Manstey" sera ensuite reprise dans Stories of New York en 1893. 


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La plénitude de la vie...  La nouvelle qui tient le titre du recueil, ne m'a pas allumé.  Semblerait que de la stylistique intéressera le lecteur plus que le déroulement lui-même.  Je n'ai pas trouvé le 'pourquoi' ou la raison d'écrire une telle nouvelle.  Je me suis ennuyée. 

Une femme couchée par terre, elle voit le ciel entre les feuilles des arbres, elle se sent glisser vers la mort et à l'insant où elle partira elle se sent étouffée à regret.  Elle passe du bien-être d'abandon, au sentiment de peur et de regret.  

Vient ensuite une description de son arrivée quelque part... extrait: 

"Arrivée sur un seuil, mais il n'y avait devant elle aucune porte tangible.  Seul un vaste panorama de lumière, doux mais pénétrant, comme si les scintillations étoiles s'y rassenblaient, s'élargissait peu à peu sous ses yeux, faisant délicieusement constraste avec l'obscurité caverneuse d'où elle émergeait enfin. <...>

«Et donc la mort n'est pas la fin, après tout», s'entendit-elle dire tout haut, par pure joie.  "J'ai toujours su qu'elle ne pouvait pas en être une.  Je croyais en Darwin, j'y crois encore.  Mais tout de même, Darwin a dit lui-même qu'il n'avait pas de certitude sur l'âme - du moins, il me semble qu'il l'a dit - et Wallace était un spiritualiste. Et puis il y a St. George Mivart.»

Son regard se perdit dans l'éloignement éthéré des montagnes.

«Quelle beauté! Quelle satisfaction! murmurait-elle.  C'est peut-être maintenant que je sais vraiment ce que c'est de vivre.»

En parlant, elle sentait soudain les battements de son coeur s'accélérer, et levant les yeux, elle comprit que l'Esprit de Vie se tenait devant elle.

«Est-il vrai que tu n'as jamais su ce que c'était de vivre? lui demanda l'Esprit de Vie.

*

 
Une nouvelle un peu mystique.  La préface dit:  "La plénitude de la vie", contient selon l'éditeur «une idée majeure», mais il trouve cette fois-ci les dialogues trop "inspirés" et renvoie le texte à son auteure en lui demandant des retouches.  Wharton ne fait aucune réponse.  Burlingame vit alors une expérience que connaissent la plupart des lecteurs:  l'oeuvre dévoile sa force dans le souvenir qu'il en garde.  Sa valeur ne se mesure pas seulement à l'effet produit par la lecture, mais aussi à la manière dont celui-ci se prolonge après coup. <...> Il suffit à Wharton d'attendre en silence pour que son éditeur, touché malgré lui, demande quelques mois plus tard qu'on lui renvoie le texte.  La nouvelle sera publiée au mois de décembre 1893. 

 

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Quant à "La Lampe de Psyché". la deuxième nouvelle du recueuil, la voilà, celle que j'aimerais 'réentendre' comme la pièce du CD.  Une petite note dont j'ai envie de relire!!

Résumé de la préface: "La Lampe de Psyché" met en lumière la manière dont certains membres des classes sociales les plus aisées, en même temps qu'ils caressent des idéaux plus ou moins nobles, se mettent à l'écart des dangers concrets."

*

Je me plongerai sûrement dans d'autres lectures de cette auteure.

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Commentaires
M
@Niki, En tout cas, j'ai aimé mon expérience. Une très belle plume. :)
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S
j'aime énormément edith wharton, l'oeil qu'elle porte sur la société de son époque est formidable - et quelle beauté d'écriture (en anglais, mais si c'est bien traduit ...)
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M
@Emma, C'est bien vrai. C'est le 'hic' des nouvelles! Il semblerait qu'elle en a de très bons. À découvrir pour moi aussi. :)
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E
Cela fait longtemps que je souhaite lire cette auteure mais je pense que je choisirai un roman. J'ai toujours un peu d'appréhension avec les recueils de nouvelles pour la raison que tu avances. <br /> <br /> Autant on peut avoir une belle surprise, autant on peut être déçu. Je préfère la continuité et la fiabilité du roman. Ceci étant, la première nouvelle que tu présentes me plaît beaucoup :)<br /> <br /> Le titre du recueil est très joli également.
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C
Sherlock n'a pas écrit de nouvelles :D, mais en fait les aventures de ce détective sont constituées de 4 romans une cinquantaine de nouvelles.<br /> <br /> Rudyard Kipling a écrit des romans, des nouvelles et des poèmes.
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