Quand j'étais Jane Eyre
Sheila Kohler
Éditions A vue d'oeil - 16/17
Littérature étrangère (anglaise)
On parle aussi de littérature africaine selon les origines de l'auteure.
2012
Quatrième de couverture: Dans le calme et la pénombre, au chevet de son père qui vient de se faire opérer des yeux, Charlotte Brontë écrit, se remémore sa vie et la transfigure. Elle devient Jane Eyre dans la rage et la fièvre, et prend toutes les revanches : sur son père, pasteur rigide, désormais à sa merci, sur les souffrances de son enfance marquée par la mort de sa mère et de deux sœurs aînées, sur sa passion malheureuse pour un professeur de français à Bruxelles, sur son désespoir face à son frère rongé par l'alcool et la drogue, sur le refus des éditeurs qui retournent systématiquement aux trois sœurs Brontë leurs premiers romans.
Sheila Kohler se glisse dans la tête de Charlotte Brontë et de son entourage afin de décrire les méandres de la création. Sans se départir du style cristallin de ses précédents ouvrages, elle restitue avec finesse le climat qui a donné naissance aux oeuvres des soeurs Brontë : Jane Eyre, bien sûr, mais aussi Les Hauts de Hurlevent et Agnes Grey, trois joyaux de la littérature anglaise.
* * *
Mon avis: Un docu-roman tout en atmosphère. Pénombre, grisaille, pluie, silence. Voilà le sentiment que j'ai eu tout au long de ma lecture. Mais ce n'était pas désagréable. L'auteur nous promène d'une époque à l'autre à travers les trois parties du livre. Elle nous amène aussi d'une pièce à l'autre et dans la tête de Charlotte. Nous l'entendons penser, écrire, se souvenir. Elle est très présente pour son père allité. Nous suivons les composantes et la construction de Jane Eyre. Le processus d'écriture de Charlotte Brontë est rendu avec douceur. Un roman presque douillet entre les récits du quotidien et le travail d'écriture. Je me suis sentie très proche de Charlotte et de ses soeurs, grâce à l'écriture de Sheila Kohler. Un autre avis chez Allie
Ce qu'en dit Babelio
«Elle lève son crayon et quitte des yeux son carnet, écoutant l'horloge sonner l'heure dans l'escalier, tandis que la pluie cingle la maison, que le temps de déchaîne. Il a plu tous les jours depuis qu'ils sont rentrés. Le vent d'ouest mugit alentour. Elle écoute ses notes, sent ses assauts contre les murs, une présence qui perce et vrille, tels les cris des âmes sans repos. Elle entend le grattement des crayons de ses soeurs, le cliquetis des aiguilles à tricoter de la servante, un roulement sur le toit. Leur frère s'est glissé dehors et a disparu dans le brouillard, les laissant tous attendre son retour dans l'angoisse.» p. 110
En poche chez 10/18
Éditions Quai Voltaire