Bartleby Le Scribe
Herman Melville
Illustré par Stéphane Poulin
Publié chez Sarbacane
2013
60 pages
Quatrièeme de couverture: Wall Street, dans les années 1850.
Un juriste mèene avec ses deux copistes, Dindon et La Pince, et son garçon de courses Gingembre, une vie de bureau morne et régulière. Il engage un jour un étrange jeune homme aux allures de spectre qui, très vite, refuse de travailler - sans pour autant quitter les lieux.
'J'aimerais mieux ne pas', explique-t-il simplement...
Voici le texte-culte de Melville illustré pour la première fois à l'attention du jeune public!
Mon avis: D'abord, il faut dire que ce texte écrit à l'attention du jeune lecteur, doit être un bon lecteur.
Voilà que j'ai passé une partie de ma journée de Noël, la tête dans mon album si magnifiquement illustrée par Stéphane Poulin. C'est la première fois que je lisais Herman Melville. Longtemps dans mes étagères j'ai eu 'Ma cheminée et moi', je ne sais pas si quelqu'un d'entre vous l'a déjà lu?
Il y a aussi son célèbre Mobby Dick. Par conséquant, je ne crois pas que ce soit mon genre de roman. Il me semble que j'y trouverais des longueurs...
Quant à celui-ci, j'ai tout simplement adoré. J'ai commencé doucement. Tout de suite on sous-entends la voix du narrateur. On se prépare, on sent immédiatement que c'est un bon conteur. Une histoire va commencer...
Extrait du début
'Je suis un homme déjà assez avancé en âge. La nature de mes occupations, ces trente dernières années, m'a conduit à fréquenter plus souvent qu'il n'est coutume un groupe d'individus qui ne manquent ni d'intérêt ni d'une certaine singularité. On n'a à ce jour, je crois, rien écrit sur ces gens - je veux parler des copistes de documents légaux ou scribes.'
*
Ainsi commence l'histoire de Bartleby. Mais au début, il y a toute la mise en place des lieux de travail, la présentation des employés: Dindon, La Pince et Gingembre. Je me suis mise à dévorer l'histoire, lorsque arrive Bartleby. Je voulais toujours en savoir plus et souhaitais lui voir trouver une solution.
Malgré lui, le narrateur nous implique dans son problème. 'Qu'est-ce que je ferais si quelqu'un me répondait toujours la même phrase? Comment se sortir de cette situation etc..
Les illustrations pleines pages interviennent à tout moment. Toujours la même générosité de Stéphane Poulin. On s'arrête un moment pour souffler, pour admirer. Et c'est reparti. Qui est cet espèce rare? Là est la question tout au long du livre. C'est le voyage et non le but qui importe dans ce cas-ci. Ce qui laisse entendre, vous l'aurez compris que la fin nous laisse une peu perplexe, mais ça n'enlève rien au talent de l'auteur qui sait garder notre attention tout au long de son histoire, qui possède tout de même un petit côté 'fabuleux' - 'mystérieux'... Lisez-le! :)
L'édition pour adulte chez Folio
'Voici le résumé de Wikipédia:
Le narrateur est un homme de loi de Wall Street, qui engage dans son étude un dénommé Bartleby pour un travail de « scribe », c'est-à-dire qu'il recopie des textes.
Au fil du temps cet être qui s'est d'abord montré travailleur, consciencieux, lisse, ne parlant à personne, révèle une autre part de sa personnalité : il refuse certains travaux que lui demande son patron. Il ne les refuse pas ouvertement, il dit simplement qu'il « préférerait ne pas » les faire, et ne les fait pas. Et cette phrase revient alors systématiquement dans sa bouche : « I would prefer not to », traduite en français par « je ne préférerais pas », ou « je préférerais ne pas » ou encore « j'aimerais mieux pas ». Peu à peu, Bartleby cesse complètement de travailler, mais aussi de sortir de l'étude où il dort. Il ne mange rien d'autre que des biscuits au gingembre, et refuse même son renvoi par son employeur.'
et la compréhension du texte...selon Wikipédia
Le personnage de Melville a inspiré de nombreux théoriciens de ce qu'on a appelé les théories de l'« antipouvoir ». Ainsi Bartleby et sa fameuse phrase "Je préférerais ne pas" (qui conduit son employeur à ne plus rien lui demander) constituent-ils l'illustration de la stratégie de la fuite qui, selon certains théoriciens actuels (Toni Negri, notamment), doit remplacer la lutte directe. Ces penseurs s'approprient souvent la célèbre phrase de Gilles Deleuze : "Fuir, mais en fuyant, chercher une arme". Il s'agit de combattre l'appareil d'État à distance plutôt que de l'affronter directement. La fuite s'impose non plus comme simple défection mais comme une nouvelle stratégie de lutte.