Le train des orphelins
Éditions France-Loisirs
2013
424 pages
Quatrième de couverture: Vivian, 9 ans, irlandaise, se retrouve brutalement orpheline à New-York en 1929. Avec des milliers d'autres petits déshérités, elle est envoyée à bord d'un train dans l'Ouest des États-Unis. Là-bas, les enfants sont adoptés ou destinés à servir de main-d'oeuvre gratuite dans des familles modestes...
De nos jours, Molly, 17 ans, doit faire des travaux d'intérêt général afin d'éviter la maison de correction. Sa mission: Aider Vivian, 91 ans, à ranger son grenier. Peu à peu, le passé tumultueux de Vivian ressurgit. Et si la vieille dame distinguée et la jeune fille rebelle avaient plus en commun qu'il n'y paraît?
«Le Train des Orphelins» s'inspire d'un épisode authentique de l'histoire des États-Unis.»
Mon commentaire: J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman. D'abord pour l'histoire, ensuite pour l'écriture qui fait que je lis tout en oubliant que je lis, tellement ça glisse et aussi sa construction avec le récit de Vivian à Molly. Ce qui donne des aller-retours dans le grenier en 2011 et ans les années qui débutent en 1929 et + . N'hésitez donc pas à lire ce roman tout plein de sentiments, parfois durs, parfois doux!
Prologue
«Je crois aux fantômes. Ce sont eux qui nous hantent, eux qui nous précèdent. Il m'est souvent arrivé de les sentir autour de moi, observateurs, témoins, alors que personne parmi les vivants ne savait ce qui se passait ou ne s'en souciait.
J'ai quatre-vingt-onze ans et la quasi-totalité des personnes qui ont un jour fait partie de ma vie sont maintenant des fantômes.
Parfois, ces esprits se sont révélés plus réels que les gens, plus réels que Dieu. Ils remplissent le silence de leur masse, dense et chaude comme de la pâte à pain qui lève sous un torchon. Granny avec son regard empreint de bonté et sa peau talquée. Papa, sobre, riant. Maman, qui chantonne. Ces incarnations fantomatiques, délivrées de toute amertume, de l'alcool et de la dépression, me consolent et me protègent bien mieux maintenant qu'ils sont morts qu'ils ne l'ont jamais fait de leur vivant.
J'en suis venue à me dire que le Ciel est ainsi: un lieu dans la mémoire des autres où survit le meilleur de nous-mêmes.»
Ensuite commence la rencontre entre Molly et Vivian causée par Molly qui a volé un des 3 volumes (le plus écorné) à la bibliothèque: : Jane Eyre.. son histoire préférée.
Vu que Molly est en famille d'accueil, elle devra donner des heures à Vivian pour réparer sa faute: faire du ménage dans son grenier. Dès le début les deux se reconnaitrons des similitudes dans leur parcours de vie.
Un extrait page 135-136... «Assise sur le plancher du grenier, Vivian perchée sur une chaise en bois à ses côtés, Molly sort un à un les objets que contient une malle en cèdre. Une paire de gants en laine marron. Une robe en velours vert avec une large ceinture en ruban. Un cardigan crème. Anne...La Maison aux pignons verts.
«Passe-moi ce livre», demande Vivian. Elle saisit l'ouvrage relié, sur la couverture duquel le titre est inscrit en lettres dorées sur fond vert et une petite fille rousse à l'abondante chevelure relevée en chignon est dessinée. Elle l'ouvre. «Ah oui, je m'en souviens, dit-elle. J'avais presque le même âge que l'héroïne quand j'ai lu ce livre pour la première fois. C'est une maîtresse d'école qui me l'a donné, ma maîtresse préférée. Tu sais, Mlle Larsen.» Elle feuillette le livre lentement, s'attardant au passage sur quelques pages. «Anne est une bavarde, tu ne trouves pas? J'étais beaucoup plus timide qu'elle.»
L'auteure
Née en Angleterre, Christina Baker Kline a grandi aux États-Unis dans le Maine.
Aujourd'hui, elle vit avec sa famille près de New-York. Elle est l'auteur de cinq romans. Le Train des Orphelins, son premier livre traduit en français, s'inpire d'un épisode authentique de l'histoire es États-Unis.
Traduit par Carla Lavaste
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Il existe aussi l'excellente série jeunesse
de Joan Lowery Nixon
et
Un autre billet chez SOUS LES LILAS PARU DERNIÈREMENT