Comme l'envol des oies
Carmen Belzile
Les éditions Guy St-Jean
Collection Charleston
Littérature québécoise
Mars 2016
376 pages
Quatrième de couverture
Anne Savoie a toujours eu honte de ses origines modestes. Avec David, son grand amour, elle réalise son rêve: travailler dans l'entreprise de sa belle-famille, gravir les échelons de la société, goûter enfin au luxe et au succès. Puis, survient la tragédie : victime d'un accident d'escalade, son chéri meurt subitement et l'univers de la jeune femme s'écroule.
Profitant du drame pour se débarrasser de cette bru sans manière qu'elle a toujours détestée, Ruth Lampron, la belle-mère d'Anne, donne le coup de grâce : elle évince la veuve de la compagnie et la prive de tous ses avantages sociaux. L'unique consolation pour Anne sera ce chalet délabré et inhabitable, sur les berges du Saint-Laurent, laissé en héritage.
Seule et désemparée, Anne n'a d'autre choix que de tenter de reconstruire sa vie dans ce village qu'elle découvre à travers ses habitants. Replacera-t-elle tous les morceaux de sa vie; goûtera-t-elle de nouveau à l'amour ?
***
Mon commentaire: Une histoire d'amitié féminine, d'entraide et l'apprentissage de valeurs plus axées vers l'essentiel. Voilà en partie le contenu du livre. Anne qui doit reconstruire sa nouvelle vie à Berthier-sur-Mer, tout en reconstruisant son petit chalet.
Cette belle région du Québec en bordure du fleuve St-Laurent, servira d'écrin à ce roman doudou. Un roman qui donne juste envie de vivre au coeur d'un petit village qui souhaite la bienvenue aux estivants revenus prendre possesion de leur chalet loué pour l'été. Anne apprendra bien malgré elle, à s'entourer des bonnes personnes.
Peintre Huile et Acrylique Danielle Richard
Un roman apaisant qui redonne confiance et espoir. Je suis certaine que l'auteur, Carmen Belzile, a puisé dans ses expériences de travail dans le Réseau de la santé et des services sociaux, pour nous bâtir le schéma d'une synthèse, afin d'apprendre à faire avec ce que l'on a et ce que l'on est. Tous ces morceaux de quotidien liés ensemble forment un merveilleux roman.
Extrait Chapitre 6...
«Six mois s'étaient écoulés depuis le décès de David. Lors de ce premier réveil dans le chalet, une tasse de café dans les mains, Anne voyait défiler les souvenirs comme des images dans son esprit. Les fenêtres grandes ouvertes pour aérer les lieux malgré le temps frisquet, produisait un effet régénérateur.
Elle aurait souhaité des flammes dans le foyer pour réchauffer l'atmosphère et répandre un arôme de bois brûlé. Puis elle aurait tassé les bûches pour faire griller du pain sur la braise comme le faisait David. Il adorait les rôties avec un petit goût de fumée. Peut-être une autre fois, parce que, primo, elle n'avait jamais allumé de feu, secondo, il n'y avait aucune réserve de bois de chauffage et, tertio, elle croyait préférable de faire examiner la cheminée au préalable. Même si le chalet était un cadeau empoisonné, c'était son seul bien.
La petite rivière qui bordait la propriété était gonflée par la pluie des derniers jours, elle descendait en cascade et se tortillait à travers les roches. Anne aimait ce son, la régularité du grondement la calmait et l'apaisait. Les bourgeons d'un vieux lilas étaient sur le point d'éclore, il y en aurait à profusion à voir le nombre de boutons au bout des branches.
***
Anne habitait ce village depuis un mois, dont deux semaines dans le chalet. Un matin, Josée profita d'un temps d'accalmie au restaurant pour venir frapper à sa porte.
- Bonjour Anne, je sais que tu es occupée, mais tu dois bien faire des pauses de temps en temps. Je suis passée chez DAVIDsTEA hier. On goûte ce nouveau thé ensemble?
- Bonne idée! Viens, on s'installe au comptoir, c'est le seul endroit où l'on peut s'asseoir.
- Ouah! Tu as tout repeint!
- Presque! À vrai dire, tous ces outils, ce matériel de nettoyage, ces pots de peinture, les boîtes empilées et les meubles recouverts de tes vieux draps me donnent l'impression de vivre sur un chantier de construction, malgré ça le travail me plaît et m'empêche de trop penser.
Anne avait fait chauffer l'eau, sorti des tasses et quelques biscuits.
Les fins d'après-midi, elle partait se promener sur la plage et grimpait sur le rocher qui formait une barrière protectrice contre le nordet. Le soleil la ravissait chaque fois quand il descendait derrière les montagnes de l'autre rive. Certains jours de grands vents, le fleuve se couvrait de moutons de mousse. Toutefois, Anne n'avait pas revu la puissance des bourrasques qui l'avait accueillie. Malgré la pluie ou le vent, elle sillonnait la grève quotidiennement. C'était comme une méditation, le murmure des vagues pansait sa peine et effaçait peu à peu sa déception. »
***
Évidemment, au fil des jours, viendront se lier à Anne, de nouveaux personnages. Tout plein de personnages!
Je vous laisse la liberté de les découvrir et le plaisir de faire leur connaissance! :)
"Écrire pour faire du bien"
*
Son premier roman
que j'ai bien l'intention de lire...