Le temps des Seigneurs
Dan Bigras
Aux Éditions Québec Amérique
Littérature québécoise
2017
403 pages
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Quatrième de couverture
"Je cours, paniqué. J'ai encore été piégé par ma mère. À moins d'un miracle, mon père va
me tuer à soir. Le même style d'arnaque que d'habitude. J'ai beau courir, l'horizon
s'éloigne et l'enfer approche à grandes claques, avec un verre de vin dans une main.
Ma mère est en colère tout le temps. Contre le mauvais temps, contre les hommes en
général, quoique « les hommes en général » ont l'air de ressembler beaucoup à son papa à
elle et au mien. Elle est en colère contre beaucoup de choses, mais surtout contre moi.
Je n'ai jamais vraiment su pourquoi. C'est évidemment de ma faute, ça se peut pas
autrement. Je suis très mauvais à l'école. Comme le trouble de déficit de l'attention (TDA)
n'existe pas encore, ma mère croit que j'essaye de la rendre folle et honnêtement,
quelquefois, c'est ce que je croirais à sa place.
Avec Le Temps des seigneurs, Dan Bigras offre le récit cru, touchant et passionnant de ces
vues sur le monde qui ont fait de lui le porte-parole des oubliés, des brisés. Façonné dans
la violence et la douleur, mais aussi dans l'amour, c'est avec tendresse qu'il retrace le fil
de son long chemin vers la réconciliation."
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Mon avis
D'abord, un grand merci à ma copine Julie M. qui m'a gentiment prêté cette biographie touchante, qui se trouvait sur ma liste à lire. J'ai su tout de suite que j'aimerais cette bio. Je savais d'avance que j'entendrais sa voix tout au long du récit.
Mon instinct ne m'avait pas trompé. Un livre écrit avec son humour parfois très drôle, parfois sarcastique, mais bien à lui. Même ses gros mots viennent appuyer l'émotion ou la surprise du moment. Bref, j'ai beaucoup aimé lire son récit, très riche en situations cocasses ou carrément bouleversantes.
Dès le début, j'ai trouvé original le fait qu'il commence son livre par la généalogie des Bigras pour tenter de comprendre d'où peut bien venir cette violence qu'il subit chez lui.
En le lisant, je n'ai pu m'empêcher de reconnaître les dégâts expliqués dans le livre d'Alice Miller: 'Le drame de l'enfant doué'. Moi, j'ajouterais 'Les enfants changés en grenouille'. Ceux-là même qui chercheront l'amour, mais qui veut d'une grenouille ou d'un crapaud?... C'est pas une chose à faire à un enfant. Et pourtant..
Trop d'enfants, à la merci d'adultes pas toujours en équilibre eux-même. L'enfant ressent jour après jour des malaises, mais il est trop petit pour les exprimer et finit malheureusement par croire à ces critiques incessantes de ses parents, des enseignants, car l'enfant vit un stress constant. Un cercle vicieux... Or, cela est un autre sujet.
Un chemin difficile que celui de Dan Bigras. Surtout pas un de Compostelle, mais de 'composte tout court'. C'est probablement ce qui a fait de lui ce qui l'est devenu. Quelqu'un de très sensible, mais surtout authentique. On l'entends dans ce récit. C'est bien lui. Après ses compositions musicales, il aide énormément les jeunes dans la rue. Il donne des conférences. Il a plein de corde à son arc.
Si vous l'aimez déjà, vous l'aimerez davantage après la lecture de son bouquin. Car, voir un artiste à la télé, ça demeure une image. On ne peut pas vraiment connaitre 'une image'. C'est du virtuel. Mais par sa plume, c'est ... Dan Bigras lui-même. Je ne m'attendais pas à autre chose et c'est tant mieux.
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Mes deux chansons favorites de son grand répertoire sont:
Tue-moi ... pour les paroles:
Si tu me vois un jour frotter mes souvenirs
Parce que je ne verrai plus briller mon avenir
Si je fais plus le monde à chaque fois que je bois
Plus de moral d'acier dans mes gueules de bois
Tue-moi
Quand tu commenceras à compter les jours
Qui sépare les fois où je te fais l'amour
Si tu me surprends à fermer les fenêtres
Parce que le bruit des enfants me monte à la tête
Tue-moi
Tu me tueras! si tu t'en vas
Simplement, si tu t'en vas
Si un jour j'ai honte de mes anciens copains
Si je serre les fesses plus fort que les poings
Si je deviens nouveau con et ancien battant
Si je me révolte plus qu'entre deux calmants
Tue-moi
Si tu vois un jour que je m'économise
Si j'ai peur d'avoir froid quand je donne ma chemise
Si tu m'admires plus parce que j'ai peur de perdre
Si t'as plus pour moi que cette tendresse de merde
Tue-moi
Tu me tueras! si tu t'en vas
Simplement, si tu t'en vas
*
Et pour l'entendre avec Céline Dion sur les Plaines d'Abraham à Québec c'est ICI
***
Trois petits cochons qui s'en allaient
Trois petits cochons de lait
Le premier dit :
" C'est ici que je fais ma maison
Pis j'vas la faire en carton "
Le grand méchant loup qui passait
Y'était méchant pas à peu près
Y dit : " Hey mon cochon
Regarde ben ta maison
J'va la blo
J'va la wé
J'va la blower à terre
Oh no! Mama!
Oh no! Mama!
Oh no! Mama !
J'ai perdu, perdu ma maison
Deux petits cochons qui continuaient
Les deux petits cochons qui restaient
Y'en a un qui dit : " Moi j'fais ma maison là
Pis j'vas la faire en bois "
Le grand méchant loup qui les suivait
Aimait ben l'trouble qui leur donnait
Y dit : " Hey mon cochon
Regarde ben ta maison
J'va la blo
J'va la wé
J'va la blower à terre
Oh no! Mama!
Oh no! Mama!
Oh no! Mama !
J'ai perdu, perdu ma maison
Le dernier cochon réfléchissait
À toutte ce qui leur arrivait
Y dit : " J'va faire un bloc en béton
Pis louer des chambres au autres cochons "
Le grand méchant loup qui s'essoufflait
Dit : " 20% pis j'te sacre la paix "
Ce qui prouve dans vie
Que quand t'as du bacon
Faut pas le blo
Faut pas le wé
Faut pas le blower dans les airs
Oh yeah! Mama!
Oh yeah! Mama!
Oh yeah! Mama!
Payez, payez ma maison
Oh yeah! Mama!
Oh yeah! Mama!
Oh yeah! Mama!
Payez, payez mes cochons