Les trois soeurs
May Sinclair
Archi poche
mai 2019
353 pages
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Quatrième de couverture
"Mary, Gwendolen et Alice, trois soeurs, sont élevées par leur père, James Cartaret, pasteur du village de Garth. Il leur impose une discipline rigoureuse qui génère bien des frustrations. Aussi l'installation en ville du séduisant docteur Stephen Rowcliffe échauffe leurs esprits et éveille leur sensualité, surtout chez Alice. Pourtant le docteur tombe sous le charme de Gwendolen au premier regard."
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Mon avis
Il me semble que l'automne se prête bien à la lecture d'un roman classique. D'angleterre de préférence. Dans celui-ci, May Sinclair en l'occurence a une habileté dans les descriptions des petites maisons de pierre. Les murets qui entourent ces jolies maisons et les promenades quotidienne de Gwendolen sur les landes.
Ce qui nous invitent à pénétrer avec elle dès son retour, dans cette habitation austère qu'est la maison du pasteur Carteret. Derrière l'absence de joie et où les heures s'égrainent lentement, May Sinclair a réussi à écrire 350 pages de ce à quoi peut ressembler ou susciter un tel quotidien à l'intérieur de ses personnages.
L'héroïne de ce roman publié en 1914, est Gwendoline Carteret.
Le docteur Stephen Rowcliff nouvellement arrivé dans ce hameau, aura vite fait son choix sur la deuxième fille du pasteur. Elle est la seule des 3 filles qui adorent faire de grandes promenades dans la contrée.
Alice la plus jeune, s'y ennuit et Mary, l'aînée se réfugie dans la bonté et la sainteté. Tellement, qu'elle en est fade selon le Dr Rowcliff.
Or, Gwendoline, très indépendante, semble se trouver bien partout.
Toutefois, c'est là que j'ai trouvé le point fort de la romancière. On s'apperçoit vite que les trois soeurs sont amoureuse du séduisant docteur sans se consulter. Elles le perçoivent comme celui qui viendra les sortir de cette sorte de cloître. Alice, en s'y rendant malade pour qu'il viennent à son chevet, Gwendoline par sa force et son indépendance et Mary, qui sous des airs de bonté, trouvera le chemin du coeur du docteur.
Donc, à chacun d'en lire la suite si le coeur vous en dit. Il y a aussi tous les petits scandales de l'époque.
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Ce qu'en dit Babelio:
"Ce livre occupe dans l'œuvre de May Sinclair une place importante.
L'auteur nous offre là toute l'atmosphère et les personnages de son enfance; les landes y tiennent une place aussi considérable que dans le célèbre roman d'Emily Brontë. Le grand vent trouble le silence de cette nature âpre qui, seule, est capable de forger des âmes comparables à celle des Trois Soeurs.
Chacune d'elle a une affection latente qui reste sans objet dans ce pays aride et désert; et le jour où le jeune médecin de campagne traverse leur vie, c'est entre elles tantôt une lutte sourde, tantôt un généreux abandon.
Ce roman reste difficile à analyser, car il est de ceux dont on peut chercher les sources ailleurs que dans l'eau des ruisseaux, la pluie des contrées brumeuses et le sang des filles qui rêvent et ne trouvent personne à aimer..."
Comme s'est bien dit et je suis tout à fait d'accord avec ce commentaire.
Auteure de nombreux romans, de nouvelles, d'essais et de poésies, May Sinclair (1863-1946) connaît un immense succès avec Le feu divin (1904). Elle est férue de psychanaliyse, elle explore dans ses oeuvres (Les trois soeurs, 1914; Mary Olivier, 1919) les mystères de la psyché féminine, dans un style qui lui vaudra d'être qualifié de "victorienne moderne" et d'héritière des soeurs Brontë.