Le septième et demi
Suzanne Aubry
Illustrations de Delphie Côté-Lacroix
Québec Amérique
Littérature Québécoise
2021
108 pages
Quatrième de couverture
Camille, 13 ans, voit son monde basculer lorsque sa mère lui apprend qu’elle est atteinte de la leucémie. Accueillie par sa tante Loulou, la soeur jumelle identique de sa mère, l’adolescente plonge alors dans l’univers étrange du septième étage et demi, où ses repères habituels ont disparu : elle habite désormais avec le double de sa mère, doit faire face aux moqueries et aux malaises qui se créent autour d’elle à l’école, et à sa propre peur de perdre le pilier de sa vie. Une amitié inattendue, le soutien de Loulou et une guitare l’aideront à se frayer un chemin à travers le chaos.
Roman de transformation, de résilience, de vie et de mort, Le septième étage et demi voit fleurir son héroïne comme le forsythia qui renaît chaque année devant la fenêtre de sa chambre. Complétée des magnifiques illustrations de Delphie Côté-Lacroix, l’histoire bouleversante de Camille a été inspirée à Suzanne Aubry par un fait vécu l’ayant touchée de près.
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Mon avis
Extrait
« On ne quitte jamais vraiment les lieux où l'on a été heureux. Ils demeurent dans notre coeur et dans nos souvenirs, ils font partie de nous, de notre histoire, et une part de notre être continue à y habiter jusqu'à notre dernier souffle.
Comme des soleils.»
« J'ai rêvé que j'étais revenue dans ma chambre d'enfance. Les étoiles scintillent sur le plafond. Les rideaux de ma fenêtre se soulèvent dans la brise et un rayon de lune fait danser les éléphants roses et bleus de la tapisserie. Je ferme les yeux. Je sens d'étranges frissonnements dans mes mains et mes pieds. J'ai l'impression qu'ils s'allongent, s'allongent, s'allongent jusqu'à ce qu'ils atteignent les murs. J'ouvre les yeux. Mes mains et mes pieds sont devenus des branches couvertes de feuilles et de fleurs. Des fleurs jaune soleils.»
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Un très bel extrait de ce roman délicat qui parle de la vie et de la mort.
Je trouve que l'autrice à réussi ce défi d'insuffler avec finesse, un certain équilibre à ses personnages, qui devront traverser cette grande épreuve. Pas facile j'imagine, de placer en ordre ascendant, tous les petits deuils qui commencent au moment où Camille aprrend la mauvaise nouvelle.
Son état d'âme peut partir dans tous les sens. Il y a les 'pendant' d'espoirs et ceux des rechutes. Quitter sa maison durant les périodes d'hospitalisations de sa mère, pour habiter avec sa tante Loulou. La difficulté à se concentrer sur ses études.
La tâche d'écrire ce roman, devait ressembler à marcher sur une corde raide. Garder la bonne dose d'équilibre selon les limites de Camille ou de sa tante Loulou qui appréhende aussi de perdre sa soeur jumelle.
Faire le deuil de sa mère vers l'âge de quatorze ans, n'est pas un chemin facile à traverser. Chaque petit chapitre est une étape. Certain sont joyeux, remplis d'espoirs et d'autres cousus de déceptions.
Heureusement, Camille ne sera pas toute seule pour prendre ce chemin tortueux. Loulou, la jumelle identique de sa mère, est toujours là pour elle, ainsi que Pablo, l'ami de coeur de Loulou. Il y aura la musique, une nouvelle amitié au collège.
Un roman qui touche de si près les émotions. Les bonnes comme les mauvaises. À travers les dialogues entre Loulou et Camille, sa tante n'hésite pas à expliquer un mot dont Camille n'en comprends pas vraiment le sens. Ainsi, Camille apprend à enrichir ce vocabulaire des émotions qui la remuent.
On pourrait croire à un roman trop noir, mais il n'est pas que ... C'est plutôt une palette de couleur qui ondulent au gré de la maladie de la mère de Camille. Un livre qui accompagnera très bien un adoslescent(e) retrouve dans la même situation. C'est bon de s'identifier à un personnage dans un livre. On se sent moins seule. Surtout que Suzanne Aubry a écrit celui-ci en s'inspirant d'un fait vécu l'ayant touché de près.
J'ai vraiment aimé beaucoup, beaucoup!
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