Elles ont conquis le monde

Alexandra Lapierre & Christel Mouchard

Publié chez Arthaud

2009

Quatrième de couverture:  Portraits des grandes aventurières présentés en 3 parties : 1850-1890, l'ère des crinolines (Ida Pfeiffer, Alexine Tinne, Florence Baker...) ; 1890-1918, entre deux siècles (Gertrude Bell, Alexandra David-Néel, Isabelle Eberhardt...) ; 1918-1950, les femmes libres (Freya Stark, Rosita Forbes, Ella Maillart, Margaret Mead...).

 Les grandes aventurières ne sont plus seulement des courtisannes, ce sont des conquérantes.  Des femmes qui voulaient être géographes, botanistes, ethnologues - brefs des exploratrices à part entière!

Elles ont conquis le monde d'est en ouest et du nord au sud, le collet bien monté, pour que leur vertu ne soit en rien suspectée, leur corset étroitement lacé.

Mais sous leur armure vibraient des émotions violentes, des sentiments brûlants.  Et beaucoup ont vécu des amours qui, pour être secrètes, n'en furent pas moins passionnées.

Elles avaient en commun ce talent de savoir reconnaître leur instinct et soutenir leur désir.  Ne laisser personne - aucun être, aucune idée, aucune peur - les détourner de l'essentiel et les dépouiller de leur âme.  Oser!    Alexandra Lapierre.

* * *

Mon avis:  Un bel ouvrage qui fait référence à des femmes pas ordinaires.  Rempli de vieilles photographie de l'époque de chacune. Elles sont 31 en tout.   La première femme est Catalina de Erauso (Espagnole) 1592 - ?   jusqu'à Emily Hahn 1905 - 1997. 

Ce qui est intérêssant, ce sont des femmes dont on ne parle plus beaucoup.  Personnellement, j'ai fait beaucoup de découverte et j'ai fait mes choix aussi:

Mon attention s'est attardée chez  Marianne North  dont le bâtiment qui a pour seule vocation d'abriter ses 832 tableaux:  La North Gallery.   Anglaise 1830 - 1890

Page 70. "Son histoire est à la fois exceptionnelle et banale.  Exceptionnelle car elle est une des plus grande voyageuse de l'histoire en kilomètres parcourus.  Banale tant ont été nombreuses les dames de l'ère victorienne à écumer les continents armées de leur ombrelle, parfois d'un chevalet ou d'un filet à papillons, et toujours d'une rente rondelette et de lettres d'introduction.  Elles sont toutes demoiselles entre deux âges, honnêtes et solitaires, turbulentes, et pourtant si sages."

Page 117. Margaret Fountaine - Anglaise 1862 - 1940   Des papillons et des hommes.

"Un jour de printemps à la fin des années 1970, une curieuse cérénomie a lieu dans la salle des archives du Castle Museum de Norwich.  Un petit groupe d'hommes procède solennellement à l'ouverture d'un vieux coffre japonais fermé depuis 1940.  Scellé, l'objet a été déposé avec la mention:  "À n'ouvrir que le 15 avril 1978."  Aussi mystérieuse que soit l'indication, les messieurs présents ont plutôt l'air de s'ennuyer.  Ils ne s'attendent guère à découvrir un trésor et de fait, ne sont que modérément séduits par le contenu de l'objet."

Douze volumes reliés, tous couverts d'une écriture penchée et régulière, de temps à autre illustrés de cartes postales, de fleurs séchées, de dessins...  Modeste dépôt qui ne justifiait sans doute pas le secret qui l'avait entouré, exigé par la rédactrice, et qui trahissait le fond de sa personnalité.  Margaret Fountaine était en effet une éternelle adolescente qui tenait encore un journal intime à soixante-neuf ans passés.

Une autre qui est saisisante de par son allure d'homme!  c'est l'étonnante Jane Dieulafoy - Française 1851 - 1916.   S'il n'y avait eu que la photo de cette femme, je n'aurais pas su que c'en était une.  p.75

J'ai aimé aussi à la page 131 - Une journaliste - Nellie Bly, Américaine (1864 - 1922) qui a fait un reportage dans un asile de femmes en 1898 (j'ose à peine imaginer les conditions).  Elle se spécialise dans le reportage social.

Il y a toute une gamme de personnallitées athypiques.  Il y en a pour tous les gôuts.  J'ai trouvé intéressant également de voir les photos, beaucoup de photos et les physionomies de ces femmes sans artifice ou presque.  Surtout au début du livre.  Parfois si ce n'était des robes, on pourrait croire que ce sont des hommes, tellement les traits de leurs visages sont durs....  Des forces de la nature!   C'est fascinant! 

Un endroit où glaner au hasard des âges et des pages :)