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La maison de Millie
29 juillet 2011

Frances Maye *Sous le soleil de Toscane*

265187_gfLes nuits sans lune sont noires comme l'intérieur d'un oeuf.  Ed est rentré au Minnesota pour le cinquantième anniversaire de mariage de ses parents. 

Un volet claque; le reste du temps, le silence se réverbère avec assez d'intensité pour que j'entende mon sang circuler dans mes veines.  Je m'attends à ne pas dormir, à ce qu'un drogué en manque, une Uzi à la main, se glisse la nuit dans l'escalier. 

Mais pas du tout, je m'installe sur le grand lit aux draps fleuris, entourée de livres, de cartes postales et de mon bloc, et je me laisse aller à cette activité si rare d'écrire à mes amis. 

Un autre plaisir intime remonte à ma vie de collégienne - j'avais une assiette de brownies avec un coca, tandis que je recopie dans mon journal de longues citations et des vers.  Si seulement Sister, la chatte angora, était ici.  C'est un compagnon de choix pour la solitude.  Il ferait bien trop chaud pour qu'elle puisse dormir à mes pieds, comme elle aime le faire:  je l'installerais sur un coussin au bas du lit. 

Je dors comme un nouveau-né, je prends mon café le matin sur le balcon, je pars en ville faire quelques courses, je travaille la terre, je rentre boire et me rafraîchir et il n'est que dix heures.  Le temps passe sans que je sente le besoin de parler.

Au bout de quelques jours, ma vie trouve son rythme naturel.  Je me réveille à trois heures du matin et je lis jusqu'à quatre; je mange de petites choses - une tomate mûre comme d'autres croqueraient une pomme - à onze et quinze heures, plutôt qu'un repas à treize.  Je suis debout à six heures, mais au moment de la sieste, quand la chaleur culmine, je retourne deux heures au lit.  Ni sommes ni somnolence, ce sera un vrai sommeil lourd dans lequel je me laisse enfoncer sous le ventilateur qui ronronne. 

À la fin de la journée, je trouve le temps de descendre un couvre-lit et je m'étends dehors sur le dos, ma torche sous le bras, sous la carte du ciel.  La Grande Ourse est toujours ancrée au dessus de la maison et je repère facilement Pollux dans les Gémeaux, Procyon dans le Petit Chien.  Les étoiles que j'oublie sont toujours là, fines et vivaces, qui filent et brillent.     Page 94.

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