Comme tous les après-midi
Aux Editions Zulma
2007
150 pages
Nouvelles traduites du persan par Christophe Balay
Résumé: Alieh, Rowshanak ou Raheleh sont souvent à leur fenêtre. Entre le riz pilaf aux lentilles et les pétunias, le voile et une paire de bas, le mari, les enfants, les aïeuls ou les voisines, elle guettent ce qui va venir conforter ou bousculer leurs habitudes.
Au fil des saison et des générations de femmes, flotte sur Comme tous les après-midi un parfum de mystère étrange et pénétrant. Par touches légères, prégnante, se dessine en filigrane, parfois à la lisière du fantastique, un portrait discret mais audacieux de la femme iranienne.
Par la simplicité et la sobriété de son style, Zoyâ Pirzâd épingle comme un papillon rare la fuite du temps et déjoue d'un regard incisif les pièges de la vie quotidienne.
* * *
Mon avis: J'ai beaucoup aimé cette incursion dans la vie des femmes iraniennes. En tout 18 nouvelles. C'est l'arrêt du temps, le moment saisi, on regarde, on remarque, on écoute... Tout est écrit à partir de rien. Juste à lire les titres, entre autre: Le Mug, Histoire du lapin et de la tomate, L'hiver, Le banc d'en face, Les Pétunias de Raheleh, Une paire de bas...etc. Ce sont des histoires de femmes, de petites filles, de mari, du quotidien. Pas beaucoup de 'matière première' pour donner vie à des personnages qui existent dans un très petit espace.
Dans l'histoire du lapin et de la tomate, elle veut écrire une histoire...
"Je me dis chaque jour: "Aujourd'hui, je vais écrire une histoire." Mais le soir, après la vaisselle du dîner, je me mets à bâiller et je me dis: "Demain, je l'écris demain, absolument."
Je viens de faire la vaisselle. Je nettoie la cuisine, puis je vais m'asseoir devant la télévision. Je me dis: "Je vais écrire sur un bout de papier un résumé de l'histoire que j'ai dans la tête en quelques phrases et je vais coller le papier sur la glace de la salle de bains, comme ça, demain, quand je ferai ma toilette, je me souviendrai que j'ai cette histoire à écrire." p. 9.
....et c'est l'histoire de l'histoire qui ne s'écrit pas...
Ses nouvelles ne comportent pas plus de 4 ou 5 pages chacune. Des petites perles qu'ont enfilent les unes après les autres.
On dit de l'auteure qu'elle propose une belle interrogation sur le bonheur de vivre. Elle fait partie des auteurs iranique qui font sortir l'écriture persane de ses frontière et l'ouvrent sur le monde. Comme tous les après-midi, est son premier livre traduit en français.
Une belle trouvaille que j'ai reçu le jour où je l'ai acheté!