J'haï écrire
1986
'PRÉFArCE' de Luc Plamondon
Elle est tellement charmante cette préface (Préfarce) que je la résume ici:
Chère Clémence,
Moi aussi, J'haï écrire, pour les mêmes raisons que toi, sans doute. Pour les beaux jours d'été au lac Memphrémagog, pour le Sud en hiver et Paris au printemps. Pour les voyages qu'on fait et ceux qu'on ne fait pas. Pour les soirs de parties qui durent jusqu'au matin, pour les lendemains d'la veille où la tête nous fait mal. Pour tous les films qu'on voudrait voir, pour tous les livres qu'on voudrait lire. Pour les amis qu'on néglige, pour nos amours qu'on bouscule quand le deadline nous rend fou. Oui, moi aussi, J'haï écrire. On se ressemble, tous les deux, parce qu'on trouve la vie trop belle pour s'enfermer huit heures par jour devant une page blanche. Tous les prétextes sont bons pour faire autre chose. On écrit juste quand on a le couteau sur la gorge.
Ce que j'admire le plus en toi, Clémence (en dehors de ton écriture, bien sûr!) c'est la façon dont tu as su organiser ta vie pour en profiter au maximum, c'est cette détermination que tu as de ne pas laisser ton métier te dévorer le reste de ton temps. Tu n'es pas quelqu'un qui passe ses journées à s'angoisser, de peur de n'avoir plus rien à dire. Tu commences par vivre, et ensuite tu sais que tu en tireras toujours quelque chose. Et si tu n'as rien à dire, tu pourras toujours nous faire un dessin...
...Je t'aime ma chère Clémence. Continue d'haïr écrire...
Au temps où j'ai lu ce livre, j'aurais tellement aimé pouvoir vous écrire une lettre. Internet, les blogs et les courriels n'étaient pas encore comme l'eau courante dans les foyers. N'ayant pas d'adresse où envoyer ma lettre, je me suis contenter de l'imaginer. Mais aujourd'hui je peux exprimer sur mon blog toute la joie que vos mots m'ont toujours inspirés.
Premièrement, j'aurais dit combien j'aimais la photo sur la couverture du livre. Pour moi, elle représente un instant de bonheur, et pour vous, Le plaisir de dessiner... auprès d'un énorme bouquet de fleurs que je soupçonne d'être sauvages...et j'aime imaginer que vous êtes installée dans une véranda. J'aurais eu 5 ans que je me serais glissée entre la chaise et la table pour dessiner avec vous, chère Clémence.
De tous les livres que j'ai lu de votre prose, c'est mon favori. Il raconte si bien le quotidien, la vie avec ses incontournables. Que ce soit en poèmes, en chansons, où en histoires, jamais vos écrits ne prennent de l'âge.
DEUX VIEILLES...
"L'été, quand il fait beau soleil,
Je vois souvent passer deux vieilles,
Qui marchent en se tenant le bras,
Elles s'arrêtent à tous les dix pas,
Quand j'entends leur éclat de rire,
J'ai un peu moins peur de vieillir".......
Ou encore..
MON GARS AURA...
"Mon gars aura tout c'qui s'fait d'mieux.
Moé, j'ai rien eu, j'étais l'plus vieux.
Not' terrain d'jeux, c'était la ruelle,
Mon gars, lui, les a les bébelles:
Des skis, des patins, des bâtons,
Le meilleur système de son,
J'ai fini mon sous-sol pour lui,
Y est toujours vide, y'a pas d'amis."
On en connaît tous des 'gars' comme ça qui ont tout, mais qui n'ont rien.
Il y a aussi les dessins naïfs, la vieille chatte Titine qui n'est plus ... Tout un univers que le vôtre.
J'ajoute le joli mot que vous avez laisser au début du livre...
Le plaisir de dessiner
"Oh! que j'aime les crayons de couleur, les craies de cire, les feutres. Si je m'écoutais, j'achèterais des tonnes de plumes, de stylos, de tablettes à dessin. Mais mon talent est mince et accidentel. Parfois, c'est complètement raté, parfois c'est ... comme ce que vous voyez. Si je m'écoutais, je passerais des heures à dessiner, en m'inspirant des photos de l'album de famille de mon amie Louise.
C'est la technique que j'utilise. Si je m'écoutais, je n'écrirais plus parce que les roses, les bleus, les verts, les rouges sont tellement moins arides que le noir de l'encre sur la feuille blanche."
Clémence
Bel-été
Mais!! Où est Titine?
Je vous dis Merci. J'ai juste une envie; m'entourer de marguerites et de crayons de couleurs et simplement dessiner la Vie!
Pour ne rien manquer de Clémence: