Un été au bord du fleuve
Publié chez Gallimard
251 pages
Un jeune bourgeois précipité dans la pauvreté par la séparation de ses parents, s'installe avec sa mère dans une petite ville d'Angleterre vers 1930. Leur voisine April, sauvageonne, sourde et rétive aux conventions, débarque dans leur vie et se révèle d'un grand secours pour les aider à se débrouiller sans trop d'argent.
Melvin Burgess raconte sans fard ni concession le lien entre ces deux adolescents, exclus et malheureux et qu'une société intolérante aura tôt fait d'étouffer.
Mon commentaire: Élu 'coup de coeur' par un membre de la bibliothèque, je n'ai pas hésité à l'emprunter. Le genre de petit roman que j'aimerais retrouver abandonné sur un banc de parc. Je rêve!
Le titre est charmant... La jaquette du livre me rappelle le roman jeunesse 'L'enfant et la rivière' d'Henri Bosco.
C'est la premiere fois que je lisais cet auteur. Une histoire dure car très plausible. Des histoires comme celle-là, arrivent malheureusement encore aujourd'hui. Je pouvais facilement ressentir toute la solitude d'April. L'auteur décrit bien la vie d'une sourde-muette dans les année '30, mais qui sait quand même se défendre. Un roman très réaliste qui ne tombe pas le mélo.
Un extrait:
"Elle était certaine que quand Mme Piggot et Tony s'en iraient, pour elle ce serait la fin. Elle ne pouvait pas retourner à ce qu'elle avait été; elle n'était plus une enfant. Les garçons l'attendraient au bord du fleuve et elle préférerait mourir, oui, elle préférerait se jeter à l'eau et se noyer, plutôt que de les laisser lui faire ça une seconde fois. April était prête à cette extrémité. Elle ne se laisserait jamais faire prisonnière; elle ne serait jamais une victime. Elle était allée si loin ces dernières semaines. Elle avait couru, elle avait fui, mais pas assez loin. Quand Barbara et Tony partiraient, elle se retrouverait à nouveau seule, problème que le village s'emploierait à régler. Comment pouvait-elle y échapper? April eut alors l'impression que la seule chose qu'elle avait au monde, c'était l'apitoiement sur elle-même."