La terre en si bémol
Publié chez NiL
2011
376 pages
Résumé:
Personne ne veut croire Gwenni Morgan lorsqu'elle affirme pouvoir voler dans son sommeil, ni ses amis, ni ses parents. Du haut de ses douze ans et demi, cette fillette friande de biscuits à la vanille et de crème à la fraise aime plus que tout lire des romans policiers et poser aux adultes certaines questions... qui demeurent souvent sans réponse.
Le jour où Ifan Evans, le mari de son institutrice, disparaît sans laisser de trace, elle décide de résoudre cette énigme. Prenant modèle sur ses détectives préférés, Gwenni recueille consciencieusement des indices. Mais la vérité qui se cache au bout de l'enquête pourrait bien bouleverser tous les repères de son petit monde.
En faisant le portrait inoubliable d'une petite fille et d'un village du pays de Galles à la fin des années 1950, Mari Strachan nous transporte dans un univers totalement original, niché quelque part entre la cruauté et le merveilleux du monde de l'enfance.
« Un soupçon de magie, de conte, de polar et un zeste de roman d'apprentissage. Un régal. »
Financial Times
Mon avis: J'ai terminé la lecture de ce roman hier soir. En m'endormant, je me demandais comment j'arriverais à trouver les mots justes pour rendre à l'auteure tout le mérite qu'elle doit recevoir pour cette histoire troublante et ordinaire à la fois.
Troublante pour moi, lectrice, qui est témoin des injustices verbales que doit subir Gwenni Morgan, et ordinaire parce qu'elle doit composer avec ses émotions dans un monde d'adultes tordus. Pas tous bien sûr, heureusement Gwenni arrive à trouver du réconfort auprès de quelques personnes dont Mme Evans, sa tante Siân et ses pichets Toby (extrêmement expressifs). Bref, je me suis attachée à cette petite fille à l'imagination débordante. C'est sans doute pourquoi elle réussit à passer au travers de ses journées si 'ordinaire'.
Au début, le roman semble un peu bizarre. Gwenni dit voler dans les airs, elle voit des regards dans les fissures des murs, les pichets Toby bien alignés sur la tablette sont toujours témoins comme elle de ce qui se passe dans la cuisine. Gwenni nous décrit toujours ce que pense les Toby.. mais plus on avance dans le roman, plus on s'apperçoit qu'il n'y a rien de rose dans la vie de Gwenni.
De petits extraits que j'ai aimé:
p. 239... " - Tu as lu Stevenson?
- Oui. Mais je préfère ses poésies. Tu sais " L'éclat des lumières de la cuisine et du salon éclairait le soir, perçant les voilages et les fenêtres de fer barrées. Et tout là-haut dans le ciel noir se mouvaient des étoiles par milliers."
- C'est un peu bébé.
Bébé?
- Moi, j'aime. C'était dans un livre plein de poèmes et de dessins que j'ai emprunté à la bibliothèque municipale, il y a longtemps.
L'image qui illustrait ce poème ressemblait exactement au ciel de mes nuits. "
p. 328...
" Tout là-haut, loin du monde, la nuit est paisible et je n'entends rien d'autre que le fredonnement de la terre. À l'école, quand j'ai chanté la note à M. Hughes du cours de musique, il m'a dit que c'était un si bémol. Il a ri quand je lui ai expliqué que c'était la note que fredonne la terre. Il m'a dit: Il ne manquerait plus que tu entendes la musique des planètes, après ça, Gwenni. Mais il ignore que la note profonde que murmure inlassablement la terre m'enveloppe de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, remplit ma tête de tous les livres jamais écrits, et a le goût des fameux biscuits à la vanille de Mme le sergent Jones et de la crème instantanée à la fraise, et la fraîcheur de la gelée rouge fluorescente. Je pourrais rester ici pour toujours, que je n'aurais besoin de rien. "
Alors voilà! D'après ces petits extraits tout en poésie, on peut déduire que Gwenni s'envelloppe de la beauté des choses, pour se protéger de l'extérieur d'elle-même... Enfin, c'est comme ça que je l'ai compris.
Deux autres billets où j'ai noté ce livre: chez l'or des chambres et chez MyaRosa .