La toile de Charlotte
E.B. White
1982 pour La bibliothèque de l'école des loisirs
192 pages
Littérature américaine
Résumé: Le livre raconte l'été heureux de la petite Fern, de son cochon Wilbur et de la meilleure amie de Wilbur, la magnifique araignée grise, Charlotte.
Wilbur et Charlotte habitent la belle vieille grange de l'oncle Homère. Fern passe des journée entières dans la grange, assise tranquillement sur son tabouret. Les animaux la traitent en égale et parlent librement devant elle. Un jour, Fern entend la chèvre apprendre à Wilbur que les hommes l'engraissent pour en faire du jambon et du saucisson. Wilbur est bouleversé. Que faire pour échapper à ce sinistre destin? Charlotte le console et comme elle est très intelligente, ele conçoit un plan pour sauver la vie à Wilbur.
Même Templeton, le vieux rat qui pourtant ne fait jamais rien sans contrepartie, est mis à contribution. Patiemment, Charlotte tisse sa toile captant les insectes dont elle a besoin pour vivre, et les hommes dont dépend la vie de Wilbur.
Mon avis: Je viens de terminer La toile de Charlotte. Je suis ravie d'avoir lu ce roman jeunesse à mon âge. Bof! Je ne suis pas si vieille que ça, mais cette lecture m'a permise une expérience tout à fait agréable.
L'histoire sortait tout droit d'une vieille édition de l'école des loisirs encore bien conservée. Je l'ai trouvé sur les rayons de la bibliothèque par hasard. Je ne cherchais pas du tout ce roman. Mais ayant souvent supris ma nièce et mon neveu regarder avec bonheur année après année Le petit monde de Charlotte à la télé, j'en voyais des bouts, mais je n'ai vraiment connu le début et la fin de cette histoire. À l'époque, je devais avoir la mi-vingtaine.
Petite fille, je n'avais pas accès à une bibliothèque municipale, habitant moi-même dans un milieu rural. Alors de retrouver cette vieille édition, me permettait de vivre cette activité que la plupart des enfants connaissaient. Aller emprunter un livre à la bibliothèque.
Quand ce livre m'est apparût, c'était comme une deuxième chance. Un peu comme si je retournais dans le passé via 'La toile de Charlotte'. (Si jeunesse savait) et (Si vieillesse pouvait) J'ai fait un lien, que cette fois, je savais lire mieux qu'à 8 ans et je pouvais encore emprunter un livre jeunesse à 56 ans! Wow!
Aussi, j'ai reçu une 'Leçon de rythme'. Pourquoi?
Parce que E.B.White fut publié en 1952, c'est sûr que le rythme de la lecture d'un roman a inévitablement changé comme tout le reste. En 2013, il m'arrive parfois de sauter des lignes parce que je vois et devine ce qui est à venir. Ce que je nomme maintenant des longueurs, s'est transformé, ici, en informations amusantes, répétitives et importantes. Des éléments appréciés chez les enfants. Je me suis donc ajuster au rythme du roman et au coeur des enfants.
J'ai réalisé que j'avais perdu avec les années le sens de l'utile "inutile".. J'ai alors, laisser parler Fern, écouter Charlotte raconter ses histoires pour endormir Wilbur, entendre Wilbur se plaindre et l'oie répéter ses mots trois fois...et tout doucement j'ai pris goût à ne rien jeter, à garder chaque mots à sa place, comme je l'aurais fait, avec un livre audio. J'ai imaginer une voix sous-entendu me raconter une belle histoire habitée par des animaux de ferme, occupés à vivre leur vie d'animaux de ferme.
Un autre point marquant: Le retour en arrière de la vie rurale des années '50 pour le texte original. E.B. White, parfait témoin de l'époque peint une toile sur un modèle de vie qui n'a presque plus rien à voir avec aujourd'hui. C'est en relisant ces classiques qu'on peut faire la différence importantes des changements autant au niveau du rythme que des tracas de l'époque.
Extrait:
"Quand ils arrivèrent à la foire ils entendirent la musique et virent la grande roue tourner dans le ciel. Ils sentaient la poussière de la piste de course que les voitures d'arrosage venaient de mouiller, (pas d'asphalte ou de pavé) ils respiraient l'odeur des hambergers en train de frire. Ils entendaient les moutons bêler dans leurs enclos et une énorme voix cria dans le haut-parleur et dit: "Attention, attention! Le propriétaire de la Pontiac numéro 17899 doit enlever sa voiture du hangar des feux d'artifices." (J'ai beaucoup ri en lisant cela)
"Laissons les enfants aller s'amuser", dit M. Arable. "Il n'y a la foire qu'une fois par an." M. Arable donna à Fern deux pièces de un franc et cinq pièces de cinquante centimes. Il donna à Avery trois pièces de un franc et cinquante centimes.
"Maintenant, filez!" dit-il. "Et rappelez-vous que c'est l'argent de toute la journée. Ne dépensez pas tout dans les cinq premières minutes. Et soyez ici à midi pour que nous déjeunions tous ensemble. Et ne mangez pas trop de saletés qui donnent mal au coeur." p.139 (J'ai vécu exactement ce genre de foire et une journée par année, et ça se passait tout à fait comme ça) :)
J'aime bien l'humour de M. White, aussi, quand il glisse quelque part l'intérêt de Mme Arable ou Zukerman, je ne me souviens plus, laquelle des deux, veut voir l'exposition des 'frigidaires'. Et vers la fin de la journée, elle a très chaud et s'évente avec le pamphlet des frigidaires.
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Un autre chapitre qui m'a plu. Celui de la visite du bon docteur Dorian. Mme Arable, va le consulter car elle s'inquiète de Fern qui dit entendre les animaux se parler entre eux.
Le docteur reste calme et rassure Madame et chose encore plus étonnante, Mme Arable n'a pas eu besoin de rendez-vous, elle a pris le camion et s'est rendue directement chez le docteur et a été reçu tout de suite!!! :D
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Mes trois extraits Coup de coeur, échappés tout droit des touches de sa machine à écrire. clic, clac, clac, clic...
"Le lendemain il y avait du brouillard et dans la ferme, tout était humide. L'herbe brillait, comme magique, et le le carré d'asperges ressemblait à une forêt argentée.
Les matins de brouillard, la toile de Charlotte était vraiment magnifique. Ce jour-là, sur chaque fil fragile, perlaient de minuscules gouttes d'eau. La toile scintillait dans la lumière, dessinant une architecture délicate." p.85
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Et Les grillons...
"Les grillons chantaient dans l'herbe haute. Ils chantaient la chanson de la fin de l'été, une chanson triste, monotone, "L'été s'en est allée", répétaient-ils. "L'été a fui, fui, fui. L'été se meurt, meurt, meurt."
Les grillons voulaient prévenir tout le monde que l'été ne pouvait durer toujours. Et pendant les plus beaux jours de l'année - ces jours où l'été se transforme en automne - ils répandaient partout cette triste nouvelle." p.121
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Et mon favori...
"Les jours d'automne raccourcirent, Lurvy empila les courges et les citrouilles du jardin sur le sol de la grange où elles ne gèleraient pas les nuits de givre. Les érables et les bouleaux virèrent au rouge et leurs feuilles tombèrent une à une par terre. Sous les pommiers sauvages, dans le pré, les petites pommes rouges couvraient l'herbe et les moutons les mordaient, et les oies les pinçaient, et les renards venaient la nuit les renifler. Un soir, juste avant Noël, la neige se mit à tomber. Elle couvrit la maison, la grange, les champs et les bois. Wilbur n'avait jamais vu la neige. Dès le matin, il sortit et laboura la neige de son enclos, pour rire. Fern et Avery arrivèrent avec une luge. Ils dévalèrent l'allée en toboggan jusqu'à l'étang gelé dans le pré." p. 181
Comme vous pouvez voir, j'ai vraiment aimé ce classique jeunesse.
Un livre qui m'a apporté autant de moment d'humour, de souvenirs et de détente.
L'édition plus récente
Et ce n'est pas terminé!
Il me reste le film à regarder
J'ai hâte de voir la parenté de Fern! :) et leur mode de vie. Mais ça semble plus moderne??
Et il y a aussi
Le dessin animé qui doit être très joli.