La source enchantée

6 août 2013

Nathalie Babbit

Castor Poche Flammarion

Littérature américaine

1987

243 pages

Quatrième de couverture: Au détour d'un sentier, Winnie aperçoit un filet d'eau qui jaillit du pied d'un grand frêne. Mais au moment de s'y désaltérer, un jeune garçon surgit et lui interdit de boire. Winnie est furieuse. Pourquoi cette source doit-elle rester cachée? D'ailleurs ce petit bois appartient à ses parents!

Jesse est obligé de lui révéler le terrible secret qui pèse sur sa famille. Après avoir bu l'eau de cette source, il y a quelque quatre-vingts ans de cela, les deux garçons et leurs parents sont devenus immortels et incapables de vieillir. Comment Winnie arrivera-t-elle à préserver l'étrange famille Tuck?

Mon avis: J'ai vraiment savouré ce roman jeunesse. Une histoire si bien racontée. Incapable d'en deviner la fin avant ... la fin :)

Une écriture sublime, des atmosphères et des parfums du mois d'août. La forêt, la pleine lune, un crapaud, des boîtes à musique, et j'en passe... Des éléments qui reviennent régulièrement dans un monde réel et enchantée qui nous garde en captivité d'une page à l'autre.

Le sujet du livre nous amène à une réflexion sur la tentation d'être éternel.

Je ne peux vraiment en dire plus.

Un extrait: "Il ne maniait plus les avirons que très mollement, de loin en loin. Le bateau avait perdu de la vitesse et dérivait sans hâte vers l'autre bout de l'étang. Tout était si calme que Winnie faillit sauter su ses pieds lorsque le crapaud-buffle, sans préavis, lança à nouveau son appel caverneux. Du haut du bouleau, une grive se mit à chanter. Son chant liquide avait quelque chose de pur, de cristallin, d'émouvant.

- Sais-tu ce que c'est, là, tout autour de nous, en ce moment, Winnie? demanda Truck à voix basse. C'est la vie. La vie qui bouge et passe et change, et qui n'est jamais la même deux minutes d'affilée. Cette eau tranquille, là, tu vois, si tu la regardes tous les matins tu la croiras semblable à elle-même - mais ce n'est pas le cas, il s'en faut. Toute la nuit, elle aura coulé, depuis le ruisseau, là-bas, vers l'est, toute la nuit elle se sera renouvelée, perpétuellement, sans un bruit. Le courant, tu le vois à peine, n'est-ce pas? En fait, pour peu qu'il y ait du vent, on a même parfois l'impression que l'eau s'écoule dans l'autre sens. N'empêche, l'eau s'écoule toujours et toujours dans le même sens, et un jour, après un long voyage, elle finit par atteindre l'océan." p.112