Les ailes de l'ange
Jenny Wingfield
Chez 10/18 - paru en juin 2013
Littérature américaine
424 pages
"Swan, fillette espiègle et malicieuse, a onze ans. Garçon manqué, elle déteste les jupes et adore jouer à la guerre avec ses frères. Depuis que leur père, prédicateur a perdu sa congrégation, la famille s'est installée chez la grand-mère, Calla Moses, dans une maison qui fait également office d'épicerie et de bar.
Chez les Moses, famille joyeusement bruyante où l'on surmonte grandes déceptions et petites tragédies par un coeur bon et une âme généreuse, tout le monde n'éprouve que du mépris pour le voisin, Ras Ballanger.
Sadique, mesquin et violent, il élève ses chevaux comme il régente sa famille : avec une cruauté inouïe. Quand le petit Blade Ballanger, sauvagement battu, vient chercher refuge auprès de Swan, une amitié lie immédiatement ces deux êtres en quête de justice, mais aussi de tendresse. Face au renoncement des adultes, Swan se donne alors une mission : protéger Blade, envers et contre tous. Mais pourra-t-elle y parvenir sans se brûler les ailes ?"
Mon commentaire: Encore un coup de coeur! et je pense que ce sera mon coup de coeur de l'année, tellement j'ai été captivée par cette histoire troublante parce que si près d'une malheureuse réalité pour certains enfants. Par contre l'auteur n'a pas misé sur le sensationnalisme, mais plutôt sur tous les comportements humains en y incluant les trois enfants Lake qui sont témoins des sévices que vit Blade Ballenger. Un suspense psychologique de 13 à 99 ans, gars ou fille, homme ou femme... Ça ferait un superbe scénario de film.
Jenny Wingfield nous amène avec elle sur une ferme de l'Arkansas des années '50. Si vous aimez suivre les jeux des enfants de cette époque, les fermes, les chevaux, la nature et le suspense, vous serez ravis.
Le début est un peu lent, mais il faut le temps de nous présenter tous ces personnages. Or, à partir de la rencontre de Swann et Blade, page 81 (extrait ICI) plus on avance dans le roman, plus c'est difficile de refermer ce livre. Si vous êtes une personne empathique, vous êtes prisonnière! :)
Jenny Wingfield est-elle une excellente conteuse ou une sacrée magicienne? Je ne saurais le dire tellement je trouve la construction de son roman astucieuse et extraordinaire.
Elle nous permets d'accompagner tous les personnages dans ce qu'ils sont au plus profond d'eux-mêmes. Qu'ils soient bons, véreux, enfants ou satanique, nous sommes témoins des états d'âmes de chacun d'entres-eux.
Comme lecteur, elle nous informe de ce que chaque personnage sait ou ne sait pas. Elle réussit ce tour de force à nous cacher une toute petite part de la situation à mesure qu'on avance dans le livre.
Entre deux chapitres troublants, oups! on se retrouve dans la cuisine de Willadee ou dans l'épicerie de Grand-maman Callas,la mère de Toy ou avec Toy lui-même, le frère de Willadee au bord du ruisseau à l'aube d'un matin d'automne*. L'auteure nous avertit qu'un danger potentiel pour l'un ou l'autre plane.. mais quoi?... Il nous faut attendre 2 chapitre plus loin mais en attendant la vie continue. C'est un peu le duel du bien et du mal à travers le quotidien d'une famille et toute une petite communauté.
Un merveilleux roman! comme il en passe quelque fois dans la vie d'un lecteur! :)
Un autre avis chez Mya's Books
*Un bel extrait de Toy et le matin d'automne...
«L'espace d'un instant, il se tint sur le seuil, respirant l'air qui fleurait la terre humide et l'automne, et se demanda pourquoi les gens possédaient des maisons. Lui, par exemple, se passerait volontiers de murs et le fait de ne pas en avoir autour de lui à cette seconde le remplissait d'un tel bonheur qu'il en tremblait intérieurement.
(Entre ces deux paragraphes il se trame quelque chose...une intention de l'homme-serpent et deux chasseur qui sont dans le coin)
on continue le moment béni de Toy..
Toy Moses prit vers le sud, sans longer le ruisseau, mais sans le perdre de vue pour autant. Avant le lever du soleil, même un familier des lieux pouvait se perdre dans ces bois, s'il ne faisait pas attention de quel côté du cours d'eau il se déplaçait, et quel était l'amont et quel était l'aval. Il aurait évidemment retrouver son chemin, mais là n'était pas la question. Ce temps dérobé à la routine, ce temps précieux, il voulait qu'il glisse comme sur du velours, lisse et sans aucne des apérités causées par la frustration. Il voulait courir sans entraves comme les eaux fraîches du ruisseau.
À l'heure où l'aurore blanchirait l'horizon, ce qui ne saurait tarder, il voulait s'en imprégner, l'absorber, boire la lumière. Il n'était pas venu ici pour chasser (qui sait pourquoi il avait pris son fusil?), mais pour recevoir le baptême, le seul auquel, personnellement, il croyait. L'immersion dans le silence et l'onction avec du gris perle. C'était tout ce qu'il demandait à la vie à cet instant. De baigner son âme de silence et de gris perle.»
Un petit mot sur l'auteure
«Jenny Wingfield est journaliste free-lance et scénariste. Elle a, entre autres, écrit le scénario de Un été en Louisianne, le dernier film de Robert Mulligan.
Avec Reese Witherspoon
1991
et celui de The Outsider avec Naomi Watts
2002
Les ailes de l'ange est son premier roman. Elle vit dans une ferme au Texas entourée de nombreux animaux.
Elle a aussi participé à l'écriture d'un film de Noël que j'aimerais bien voir.
Un film pour la télévision
2009
A DOG NAMED CHRISTMAS
«Les ailes de l'ange est son premier roman. Elle vit dans une ferme au Texas entourée de nombreux animaux.»