La maison de Tess
Cathy Kelly
Presse de la cité
Littérature anglaise
2014
475 pages
*
Quatrième de couverture
Tess, Suki, Mara et Danae ont décidé de tirer un trait sur leur passé, et pour de bon.
Tess a toujours vécu à Avalon, paisible bourgade sur la côte irlandaise. Ces derniers temps, elle peine à faire face à son récent divorce et aux difficultés financières rencontrées avec son magasin d'antiquités...
Sa soeur Suki, elle, a depuis longtemps coupé les ponts avec la ville de son enfance pour épouser un homme promis à un brillant avenir politique. Quand elle devient la proie d'un journaliste à scandale, elle n'a d'autre solution que de retourner à Avalon, qu'elle s'était pourtant juré d'oublier.
De son côté, la joyeuse et exubérante Mara vient chercher auprès de sa tante Danae le soutien qui lui permettra de surmonter une rupture difficile.
Appréciée de tous, Danae est, depuis des années, responsable du bureau de poste de la station balnéaire. Son existence solitaire et recluse lui convient à merveille et lui permet de protéger un lourd secret.
La vie suit donc son cours tant bien que mal à Avalon. Mais, à l'approche des fêtes de Noël, des événements innatendus vont placer chacune d'entre elles devant un choix crucial...
Mon commentaire: Une fois de plus, je me suis attachée aux personnages de Cathy Kelly. Au moment où je viens de tourner la dernière page, nous sommes le 16 juillet 2014 et il a fait une journée superbe! J'ai fermé le livre bien installée dans ma chaise Adirondack sur ma petite galerie. Il fait encore clair, mais à peine.
En réalisant que c'est la fin du roman, je réalise aussi que chaque fin de roman, est en fait le début de ce qui sera pour les personnages. Mais nous comme lecteur, nous serons absents!
Reste à imaginer la suite...
Le roman débute en automne, nous passons tout l'hiver avec les personnages et se termine au printemps.
Ce que j'aime dans certains romans de Cathy Kelly, c'est qu'on peut lire l'histoire d'un seul personnage si on veut. Inévitablement, les autres viendront se greffer au personnage qu'on aura choisi. J'aime cette idée de pouvoir lire le livre dans le mode qu'on choisit.
Mes deux personnages favoris furent donc Danae et Tess. Je dirais qu'au 2/3 du roman, ça devient de plus en plus intéressant.
On traverse la période de Noël, mais ce n'est qu'une partie.. je ne peux pas affirmer que C'EST un roman de Noël. Plutôt deux saisons et demi pour découvrir les liens qui se font et se défont entres tous ces gens, et bien sûr, le thème du roman 'La maison de Tess'.
J'aurais aimé qu'on nous présente Danae plus souvent dans son bureau de poste.
Je donne un 7/10 à ce roman plus divertissant qu'autre chose.
J'ai noté quelques passages....
Prologue
«Danae Rahill l'avait compris depuis longtemps: les enjeux de son métier de postière, dans une bourgade irlandaise, dépassaient de beaucoup sa capacité à expédier les sommes déposées en liquide, ou à délivrer les prestations sociales dans les meilleurs délais.
Rien ne lui échappait. Comment faire autrement? Au cours des quinze dernière années, Danae, elle-même si réservée, était devenue bien malgré elle la dépositaire privilégiée d'un certain nombre de secrets qui pesaient sur Avalon.
Alors qu'elle s'était éclipsée dans l'arrière-boutique pour mettre en route sa bouilloire, Danae entendit la sonnerie annonçant l'arrivée de quelqu'un.
- Ne vous pressez pas, Danae! lança une voix claire et sympathique.
C'était Tess Power, propriétaire du magasin d'antiquités le Temps perdu. De peur d'y dénicher quelque babiole aussi inutile qu'irrésistible, Danae s'efforçait de ne pas entrer trop souvent dans cette superbe boutique, reconstitution en miniature d'une demeure du temps passé. On trouvait là des fauteuils de brocart, des coiffeuses en bois de roses, des bibelots en argents et des bijoux disposés avec goût sur des capes de velours.
- Bonjour Tess, comment allez-vous? demanda Danae en émergeant de l'arrière-boutique, sa tasse de thé à la main.
- Très bien merci, répondit Tess, à l'arrêt devant le panneau d'affichage et vêtue d'un vieux pull en laine grise et d'un jean élimé, quoique repassé.
Le soir venu, après avoir fermé le bureau de poste, Danae rentra chez elle en voiture. Elle adorait Avalon, si différente de la grande ville où elle avait grandi.
Lors de son arrivée à Avalon, elle avait commencé par explorer les moindres recoins de cette jolie bourgade, dont les différents styles architecturaux révélaient l'histoire. À l'origine, ce n'était qu'un tout petit village, composé de minuscules maisonnettes octroyées par la famille De Paor à ses employés. Ces constructions en brique, désormais très appréciées des citadins en villégiature, s'étageaient en lignes sinueuses jusqu'à la plage. Le seul autre bâtiment datant de cette époque était l'Avalon Hotel and Spa, tenu par Belle Kennedy. Le reste de la bourgade offrait au regard un mélange hétéroclite de maison en bois, de style américain qu'un promoteur avait fait construire dans les années 1930, un ou deux lotissements modernes et enfin de charmants petits cottages irlandais aux fenêtres étroites, dispersés ça et là.»
..... Alors c'était un petit aperçu du début.. qui commence en automne.
Un autre petit extrait, mais cette fois pour Noël...
«Mara adorait le matin de Noël, quand l'air était vif et qu'il y flottait un parfum de fête. En se réveillant ce jour-là, elle prêta l'oreille aux bruits du cottage, désormais familiers. Le vent soufflait fort, et même pelotonnée au creux de son lit, dans la jolie petite chambre au papier à fleurs bleues elle sentait le froid sur son visage. Dans une cruche posée sur la table de chevet, sa tante avait disposé la veille un bouquet de roses de Noël, agrémentées de quelques branches de houx. Certaines d'entre elles portaient encore leurs baies.
«J'aime bien quand il y a beaucoup de petites boules rouges» , avait-elle dit avec un accent de regret.
- Moi aussi, avait répondu Danae, mais les oiseaux en ont plus besoin que nous.
- Oh, bien sûr! »
Et un dernier passage pour le printemps:
«Le printemps fit souffler sur Avalon un petit vent tiède, porteur de redoux. Les tulipes et les jonquilles égayaient les jardins de couleurs vives, tandis que les magnolias de Danae s'ornaient de bourgeons roses, tout collants de sève. Son grand chêne, qu'elle avait eu si peur de perdre, revenait à la vie, tel un noble vieillard prêt à délivrer sa sagesse une année de plus après le repos hivernal.» page 453.