Le grand voilier dans les arbres
Mon COUP DE COEUR de l'été
Berlie Doherty
Folio Junior
Littérature anglaise
236 pages
Résumé: L'action se déroule juste avant la Première Guerre mondiale. Doroty et Walter sont jumeaux. Leur père est le marjordome de la Grande maison. Les jumeaux se lient bientôt d'amitié avec Master George, le jeune maître mélancolique et solitaire de la grande maison.
Avec la complicité de Tweeny, la petite servente, les enfants vont se retrouver dans le Grand Voilier, leur cachette dans les arbres, pour mettre au point un plan audacieux...
Un récit à quatre voix, plein de justesse et de vivacité!
Mon commentaire: Un roman jeunesse, pour qui aime encore les histoires d'avant guerre. Un récit de l'enfance racontée surtout par Doroty et Master George. Walter et Tweeny viennent ajouter des détails à cette histoire réaliste.
Walter le jumeaux de Doroty, déborde d'imagination. Ce qui l'incite à cacher dans un creux de l'arbre, un petit cahier noir "Moleskine" et un crayon dans une vieille boîte en métal. C'est là qu'il aime grimper pour écrire ses histoires d'aventures et tomber dans l'imaginaire et surtout voir le monde de haut et y voir plus loin. Cela dit, je ne savais pas que les cahiers "Moleskine" étaient si vieux!!! :)
J'ai vraiment pris le temps de savourer ce livre. J'ai dû m'arrêter souvent pour coller des petits coeurs rouges dans les marges. J'ai même pris le temps d'aller chercher mes autocollants de Noël afin d'y trouver une canne en bonbon, pour 'border' le passage qui suit:
Voici un extraits au temps de Noël:
Cette scène se passe quand Doroty sort de l'hôpital. Elle est guérie. Juste avant les fêtes de Noël, elle avait contracté la scarlatine.
«- Maman, j'ai cru que je n'allais jamais te revoir.
Et elle m'a tenue serrée contre elle, si serrée que je pouvais entendre les battements de son coeur et les petits bruits de gorge qu'elle faisait en avalant sa salive. Elle sentait bon la petite maison, le feu de bois, le pain qui sort du four et les pommes engrangées au grenier.
Nous nous sommes assises dans le tramway en nous tenant la main et je lui ai posé la question qui me brûlait les lèvres depuis des semaines:
- Papa est-il parti en Australie, Maman? (À noter que les enfants voyaient très peu leur père, car il passait la majeure partie des jours à La Grande Maison. Il n'avait que de très, très courte pause où il pouvait venir rejoindre sa famille dans 'la petite maison' attenante au manoir. Il en profitait pour écouter de l'Opéra.. )
Elle m'a presque broyé la main.
- Non, ma poulette. Nous avons toujours Papa.
L'émotion altérait sa voix.
Nous avons remonté à pied la grande allée, et jamais je n'oublierai cette promenade avec les arbres d'hiver noirs et nus mais tout étincelants de givre, et les baies du buisson de houx qui brillaient comme des gouttes de sang. Page 125
***
Bien sûr, il y a d'autres beaux passages qui décrivent des atmosphères très inspirantes À ce propos... Voilà ce qu'en dit Berlie Doherty:
«Mon père, Walter Hollingworth, qui adorait écrire des histoires, m'a beaucoup encouragé dans mon travail. Ce livre, inspiré par quelques-unes des histoires qu'il a écrites sur son enfance et que j'ai trouvées après sa mort, à l'âge de quatre-vingt treize ans, est en quelque sorte une collaboration entre nous.
Le portrait des membres de la famille Hollins est basé sur celui d'Arthur, Mary Jane, Harold, Doroty et Walter Hollingworth. Tous les autres personnages sont fictifs. Cependant, la Grande Maison, Bark Hill, a vraiment existé.»
J'aime beaucoup, beaucoup la plume de Berlie Doherty. J'en suis à ma troisième lecture de cette auteure. C'est une excellente conteuse!
Un roman tendre, qui démontre la force de l'amitié qui se crée entre les enfants. Ainsi, la solitude de Georges, enfants richissimes, devant être formé pour prendre la relève de son père souvent absent, s'en trouve allégée.
Une fois l'histoire de l'enfance terminée, nous avons des nouvelles de tous ces personnages attachants qui auront grandis à leur tour..
Un autre petit détail que j'ai beaucoup aimé. En ouvrant le livre, il y a la liste bien détaillée de tous les personnages principaux et secondaires qui nous accompagneront tout au long de ce joli récit. Un peu comme on le fait pour une pièce de théâtre. J'ai bien apprécié ce 'petit plus'. Comme une petite attention de la part de l'auteure! :)
Le roman commence comme ceci:
«Nous vivions dans la rumeur des arbres. Jour et nuit, on les entendait soupirer et chuchoter comme s'ils avaient de grands secrets à confier. Et quand le vent tournait avec le changement de marée, ils chantaient un autre chant.
Et puis un jour, ils ont cessé de chanter et nous avons compris que nous ne les entendrions plus jamais.
Nous, c'est Doroty et Walter.»
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En version original
Ma prochaine lecture de cette auteure se fera au temps des premières neiges! :)
On dirait une inspirations de Dickens...
Édition Novembre 2013
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Si vous n'avez pas encore lu cette auteure, n'hésitez pas. Vous pouvez lire mes deux autres billets déjà parus sur mon blog.
"Une famille à secret" ICI
"Un profond secret" ICI
Personellement, j'ai toujours envie d'en savoir un peu plus sur cette auteure. J'ai trouvé quelques renseignements chez Babelio.
Mini biographie ici cez Babelio
Deux autres titres plus récents:
Août 2009
Tout sépare Rosa et Abela : la première est en Angleterre où elle fait du patin à glace, la seconde vit en Tanzanie où sa famille meurt du sida. Abela est envoyée en Angleterre par son oncle pour être vendue à une famille riche. Elle s'enfuit et se retrouve dans une famille d'accueil. Les destins des deux jeunes filles vont se croiser.
Réédition, décembre 2010
Chris reçoit un paquet de lettres écrites par Hellen, son ancienne petite amie. Ces lettres sont adressées à un cher inconnu. Hellen les a écrites à l'enfant qu'elle attendait de Chris, alors qu'elle n'avait que 16 ans.
"Bonne Berlilecture"