Les enfants Tillerman - Série complète
Voici un très, très long billet. Vous pouvez prendre toute une semaine pour le lire. J'ai préféré mettre toute la série et en une seule fois, plutôt que de parler des suites à des dates différentes. De cette façon, vous ne perdrez pas le fil. Ce beau fil d'Ariane qu'a choisi Cynthia Voigt: La quête de ces quatres enfants! Un Coup de coeur!
Tome 1 - Seuls ou C'est encore loin la maison?
Quatrième de couverture:
Un jour, précipitamment et sans explication, Dicey, James, Maybeth et Sammy doivent quitter leur maison au bord de la mer. Lors d'un arrêt, leur mère disparaît. Les enfants décident alors de finir le voyage à pied et de retrouver leur cousine Eunice. Sauront-ils vivre seuls ?
Jeunes et sans ressource, ces quatre enfants s'apprêtent à passer un été qui les fera grandir très vite...
Mon commentaire: J'ai commencé cette série en juin. Il y avait longemps que je voulais la lire. Les livres sont devenus difficiles à trouver. Même les dernières éditions ont déjà des tomes qui sont épuisés.
Le début est accrocheur. Dès les premières pages, la mère en route avec ses 4 enfants, s'arrêtent dans le stationnement d'un centre commercial. Elle leur demande de l'attendre dans la voiture. Elle ne reviendra jamais.
C'est comme ça que Dicey, la plus vieille (13 ans) prendra la route avec ses frères et sa soeur avec pour seuls bagages, sa carte routière et un peu de nourriture. Ils marcheront pendant des jours et dormiront à la belle étoile. Cette partie du premier tome peut devenir un peu longue et parfois presqu'incroyable, vu la débrouillardise de Dicey.
À la page 208, j'étais heureuse pour ces jeunes laissés à eux-même qu'arrive enfin un personne ressource. À ce moment-là, le roman devient beaucoup plus captivant.
«Des pas s'approchaient, les premiers depuis un long moment. Les pas d'une personne seule. Dicey piqua du nez, serra ses bras contre elle, dans l'espoir de paraître dormir. Elle se débattit contre un sanglot qui menaçait d'éclater. Mais elle gardait l'oeil aux aguets, entre ses cils. En cas de danger, elle était prête à fuir - fuir pour écarter le danger des petits, comme le ferait une alouette.
Elle vit apparaître des pieds - chaussures d'homme et bas de pantalon -, des pieds qui se dirigèrent vers l'extrémité du banc. Les bas de pantalon étaient mouillées, comme si l'homme marchait depuis des heures; ils collaient à ses mollets. L'homme s'assit au bout du banc. Dicey ne fit pas un mouvement.
Mais le sanglot, retenu trop longtemps, ne pouvait plus attendre. (C'est la première fois que Dicey - 13 ans - pleure, depuis que sa mère les a laissé à eux-mêmes dans le stationnement du centre commercial) Il éclata bruyamment, en une sorte de hoquet, à travers les dents serrées de Dicey. Elle glissa vers son voisin un coup d'oeil atteré.
Il s'était tourné vers elle. Il était tout jeune, engoncé dans un ciré jaune, mains dans les poches. La pluie avait plaqué ses cheveux sur son front. Dans la lumière diffuse, son regard était sombre et grave.
- C'est bien ce que je pensais, dit-il d'une voix égale. Tu pleures, c'est bien ça? Est-ce que je peux t'aider?
Elle se mordit la lèvre et secoua la tête en signe de dénégation.
- Tu ne retrouve plus ton chemin?
De nouveau, elle secoua la tête.
- Parfait. Et...tu peux rentrer chez toi à pied, à partir d'ici?
Intérieurement, elle se mit à rire, mais c'était d'un rire jaune. Elle secoua la tête une fois de plus.
- Tu as perdu ta langue?
- Non.
- Vu. Tu veux que je te dise ce que je pense? Je pense que tu ne sais pas où passer la nuit, que tu as probablement faim, que tu as peur et que tu te tourmentes, et que tu ne veux rien me dire. C'est bien ça?
- C'est ça, souffla Dicey.
- Bon, alors écoute, dit-il en se tournant carrément vers elle. Crois-moi si tu veux, mais tu peux me faire confiance. Moi aussi, j'ai été dans ce genre de pétrin, déjà, et plutôt deux fois qu'une. Si ça peut t'aider, sache que j'habite ici, au collège. J'y fais mes études en ce moment.»
Leur bienfaiteur les conduira chez leur cousine Eunice. Mais comment seront-ils reçus?
Et si on allait chez grand-mère? - Tome 2
Quatrième de couverture:
Dicey, James, Sammy et Maybeth se retrouvent à nouveau sur la route. Cousine Eunice envisageait de les adopter mais parlait de «placer» les deux plus jeunes. Plutôt que d'être séparés, les enfants Tillerman ont préféré repartir.
Ils tentent par tous les moyens de rejoindre Crisfield où habite leur grand-mère maternelle. C'est leur dernière chance de trouver un foyer. La vieille femme, que l'on dit un peu bizarre, ignore jusqu'à leur existence mais Dicey espère bien la persuader de les garder tous les quatres ensemble...
Mon commentaire:
Encore une fois, les enfants reprennent la route à partir de chez Cousine Eunice, afin de ne pas être séparés. Ce qui amène une deuxième fuite. Encore un peu de longueur. J'avoue avoir triché!!!, j'ai sauté des chapitre, et j'ai amené les enfants avec moi pour leur éviter tout ce chemin!!!
Alors, nous sommes vite arrivés chez Grand-mère (Gram). Une vieille dame qui vit seule dans sa maison de ferme, au bord d'une baie. Les enfants aime beaucoup l'endroit. Pour gagner une journée de plus, ils aident énormément Gram aux travaux du quotidien et en font plus encore. Bien sûr qu'ils finiront par l'apprivoiser.
J'ai aimé davantage le tome 2 que le tome 1, parce que là, ça commence vraiment à prendre forme toute cette histoire. Non pas que le tome 1 n'est pas bon, mais il faut suivre les enfants, pour en arriver, nous, comme lecteur, à connaître ces enfants, ce que les gens de la place, auront plus de difficultés à reconnaître.
Le héron bleu est un roman entre le tome 2 et le tome 3
C'est celui où on fait la connaissance de Jeff, qui deviendra très présent dans la vie de Dicey du tome 3
Un superbe roman dont j'ai déjà fait le billet ICI
C'est d'ailleurs ce roman qui m'a donné envie de lire 'Les enfants Tillerman'
Quatrième de couverture:
Après tout un été d'errance, les enfants Tillerman vivent chez Gram, leur étrange grand-mère. Dicey espère souffler un peu, trouver le temps de réparer le voilier de la grange et de rêver...Mais Gram ne se laisse pas si facilement apprivoiser.
L'acclimatation n'est pas simple pour aucun des quatres enfants. Un drame et un profond chagrin founiront l'occasion de découvrir la force des liens qui se sont tissés entre les enfants et la vieille femme, dans cette famille Tillerman où nul ne manque de caractère...
Mon commentaire: Si je n'avais qu'un seul roman à lire dans les 5 tomes (quoique je n'ai pas encore lu le 4 et le 5) bref, ce serait celui que je choisirais.
Oui, le côté psychologique des personnages ressort beaucoup dans ce tome. Ils se passent beaucoup de choses. Dicey va apprendre à se faire des ami(e)s, se trouver un travail après l'école... J'ai oublié de souligner que ces enfants savent adoucir beaucoup de situation en chantant ensemble. La musique est très importante dans la sauvegarde de leur noyau. Maybeth a d'ailleurs une facilité étonnante pour jouer sur le piano de Gram. Il y a un passage très touchant, que je ne peux révéler. J'ai vraiment aimer beaucoup ce troisième tome et du début jusqu'à la fin. Un coup de coeur!
Quatrième de couverture:
À dix-sept ans, James Tillerman est mal dans sa peau. Toujours aussi brillant en classe, il reste un solitaire qui, malgré ses efforts, se lie difficilement.
Il s'interroge sur son hérédité. Il voudrait en savoir plus long sur ce père qui a froidement abandonné sa femme et ses quatres enfants.
James tente d'entraîner son jeune frère dans son enquête sur l'absent. Sammy se laisse prendre au jeu - qui bientôt n'en est plus un.
Mon commentaire:
Une fois de plus, Cynthia Voigt offre un quête. Celle de James qui veut retrouver son père. Des recherches seront donc amorcées pour aller à la recherche de ce père absent. Mais la fin n'est pas celle dont je m'attendais. C'est beaucoup plus riche à mon avis!
J'ai terminé ce tome-ci le 11 septembre à mon réveil. Je l'ai beaucoup aimé. On suit James et Sammy dans leur enquête. Je craignais au début que tout le livre soit basé sur le récit de la recherche qui n'en finirait plus. L'aventure devient plutôt une occasion de voir grandir une fois de plus ces enfants écorchés par la vie.
On s'attache vraiment aux personnages, à leur vie en famille avec Gram, le professeur de piano de Maybeht qui est devenu un ami de la famille. Les garçons arrivent à retrouver des figures masculines significatives pour eux. D'autres, moins. Mais vu que ce sont des enfants qui ont connus des épreuves très jeunes, ils savent d'instinct changer les situations à leurs avantages. Ils ont appris.
*J'aime beaucoup les descriptions de l'auteure quand elle 'dessine' ses personnages: Par exemple, Mme Rottman, la première personne que James et Sammy rencontreront pour avoir une première piste. Mme Rottman est une enseignante à la retraite qui a fait l'école à leur père.
«Mme Rotman s'assit entre eux deux et commança à remplir les verres.
- Voilà déjà quelque temps que je n'avais pas reçu d'aussi jeune visiteurs, dit-elle gaiement. Vous n'imaginez pas combien cela me fait plaisir.
Sa voix ne ressemblait pas du tout au reste de sa personne. Tout en elle était carré, depuis ses cheveux gris coupés court, la ligne de sa machoîre, ses lunettes derrière lesquelles luisaient de petits yeux bleus, jusqu'à son tailleur sombre et la pointe de ses chaussures plates. Seules sa voix chaude et veloutée démentait cette allure militaire.»
*
Une réflexion de James
(James travaille les week-end chez un médecin)
«Pour la première fois, il lui semblait imaginer ce que pouvait ressentir un médecin, après avoir soulagé un malade. Ce sentiment d'avoir accompli une oeuvre utile était entièrement inédit pour lui. Et cela n'avait rien à voir avec la satisfaction d'avoir décroché une bonne note pour un travail bien fait. C'était plus profond, plus personnel, plus authentique.
Cette découverte lui ouvrait des horizons nouveaux. Après tout, ce n'était pas si catastrophique d'être James Tillerman. Peu importait ce que les autres pensaient de lui. Il grandirait, il deviendrait adulte, tout deviendrait plus clair. Apparemment, devenir adulte présentait au moins cet avantage: on s'acceptait mieux tel qu'on était. Peut-être justement parce que faire devenait plus important qu'être? Il s'en sortirait, il en était sûr. S'il ne se perdait pas en chemin, Francis Verricker, à son avis, avait dû se perdre quelque part entre enfance et âge adulte. Quand et comment, il n'en savait rien. Il n'en saurait sans doute jamais rien. Ce qui comptait, c'était de ne pas se perdre, lui. Il pédalait, le coeur léger.»
Quatrième de couverture:
Construire des bateaux...Dicey Tillerman en rêvait depuis les bancs du collège. À présent, elle se lance. Ce sera dur? Dicey est prête, la ténacité n'est pas ce qui lui manque.
Mais la ténacité suffit-elle? Toute entreprise est un pari, Dicey se bat et serre les dents, au point de délaisser tout ceux qu'elle aime...
Mon commentaire: Voilà! je viens de refermer le dernier tome. Je l'ai passé en majeure partie en compagnie de Dicey, et de ce mystérieux personnage 'Cisco' qui vient lui demander le gîte dans son atelier à bateaux. Comme lecteur, nous passons beaucoup de temps dans l'atelier, mais aussi à la maison de Gram, avec Maybeth et Sammy. James est parti étudier à Yale. Dans ce livre ci, Dicey va apprendre beaucoup de choses, mais pas nécessairement sur la fabrication des bateaux. L'acharnement et le temps qu'elle investira sur ses bateaux ne sont que le chemin de ces apprentissages de la vie.
Tous ces personnages vont me manquer. Je m'étais habitué à leur présence dans ces livres. Mon personnages favori fut Maybeth. Parce qu'elle aime la musique, elle a un talent pour le piano, elle cultive des fines herbes sur le bord de la fenêtre de sa chambre, elle aime cuisiner et prendre soin de son monde. Elle est patiente. Sammy est drôle et bout en train. Il sait toujours comment désamorçer les tensions. Gram est plutôt bourrue mais aimante avec les siens. Dicey? Téméraire je dirais.
Empruntés à la bibliothèque
Cote Deway - V891e - roman jeunesse
Série - Les Enfants Tillerman
Cynthia Voigt - Castor Poche
Lecture intermédiaire (9-12 ans)
Éditions Flammarion
Littérature américaine
Dernière édition - 2010
Un dernier commentaire: Les Enfants Tillerman sont de ceux qui ont eu à grandir plus vite que les autres à cause de leur père absent et d'une mère dépressive.
Les épreuves rencontrées, mais leur courage aussi ont fait l'histoire de cette série cousue point par point comme une courte-pointe. Je pense aussi qu'elle demeure encore aujourd'hui d'actualité, car malheureusement, il y a encore trop d'enfants qui sont confrontés à cette dure réalité de la vie. Abandon, pauvreté, famille disfonctionnelle etc.. Chaque enfant devrait avoir le DROIT de grandir à son rythme.
La lecture de ces 6 romans peut apporter de l'espoir, un modèle et un apprentissage d'une saine connaissance de soi-même.
Une série riche en aventure, en découverte et en questionnement. Heureusement, malgré tout, il y a beaucoup, beaucoup d'amour et le raccomodage d'une famille qui fût déchirée longtemps!
Le film
Homecomming
Voici la jolie jaquette du DVD..
Avis de recherche! Je dois trouver ce film...
En terminant, une belle découverte pour moi, la série télé existe ... quelque part!
Genre: Téléfilm du tome 1
Pays: Étas-Unis
1996
1h40
À mon grand plaisir, c'est Ann Bancroft qui personnifie Abigael Tillerman = 'Gram'.
La grand-mère des enfants où ils seront recueillis. On ne pouvait mieux choisir! :)
Casting
Dicey Tillerman - Kimberlee Peterson
James Tillerman - Trevor O'Brien
Maybeth Tillerman - Hanna R Hall
Sammy Tillerman - William Greenblatt
Liza Tillerman - Anne Louise Richardson (mère)
Il semblerait qu'il manque deux derniers tomes à ma série???
"Samuel Tillerman"
Résumé de Babelio
La solitude du coureur de fond, Samuel Tillerman, alias Cougar, la connaît bien. Champion de cross-country, il la recherche, la chérit. Enfant d'une famille déchirée dans un pays déchiré (les Etats-Unis sont en pleine guerre du Viêt-nam) Cougar fuit tout attachement. Courir est pour lui un absolu de liberté, la seule discipline qu'il admette. Pourtant, au seuil de l'âge adulte, ce garçon pur et dur, au point de sembler sans coeur, va devoir réviser ses certitudes. Cougar apprendra à donner, mais aussi à recevoir.
et
"Une fille im-pos-sible"
A onze ans, Mina (l'amie de Dicey) vit un rêve : un stage de danse classique pour ballerines en herbe. L'année suivante, le rêve se brise : on ne la laissera même pas achever son second stage. Son corps s'est transformé trop vite, et Mina maîtrise mal ce bouleversement. Meurtrie, elle s'interroge. Elle était la seule Noire du groupe : serait-ce la raison de son exclusion ?