La coquetière
Édition Québec-Loisirs - 2011
ou
dans cette édition Liana Lévi
202 pages
Quatrième de couverture: En 1936, dans le sud de l'Allemagne, à la lisière de la Forêt-Noire, Eva mène une existence monotone dans la ferme familiale.
Un jour, alors que son mari est sur le point de partir pour l'armée, elle découvre un étudiant caché dans son poulailler. D'instinct, elle le protège et l'abrite. Cette présence déroutante va pourtant bouleverser sa vie... Qui est Nathaniel? Quel danger court-il? Avec son solide bon sens, Eva pose les vraes questions sur les préjugés, l'aveuglement, la lâcheté, et fait le récit émouvant de sa double éducation sentimentale et politique.
Mon commentaire: Voilà un petit roman que j'avais depuis un bout dans ma pile à lire. Un soir de la semaine dernière, je l'ai commencé, juste comme ça pour voir... et je n'ai pu m'arrêter. Un roman d'une force tranquille.
En vivant avec "La coquetière", il ne faut pas s'attendre à des événements captivants. C'est tout le contraire. L'auteure m'a tenu attentive à la vie routinière de cette femme 'paysane' comme elle se nomme. Une vie si routinière justement que le moindre petit retroussement devient un événement. Eva, se débrouille toute seule avec ses deux enfants qui eux sont endoctrinés par la Hitler J. Même que Karl fait des remontrances à sa mère pour qu'elle prenne partie du régime d'Hitler.
L'écriture suit le même rythme que le roman. Belle, tranquille.. avec son quotidien où rien n'est jamais sûr. Eva est forte, femme de peu de mots..
J'ai adoré et fut émue à la fin. (D'ailleurs, aucune idée de la fin...avant la fin) Un roman qui nous tiens vraiment par toutes sortes d'émotions. Je vous mets l'extrait du du début:
«J'appartiens à une longue lignée de paysans. Et de femmes de paysans. Sur les sacs de maïs pour le bétail, on peut voir l'image d'une femme qui représente exactement les agricultrices telles que je les ai toujours vues - les yeux baissés. J'ignore ce qu'elle est censée faire sur le sac, mais elle est sans doute courbée pour travailler, aux champs ou dans sa maison: raccommoder, cuisiner ou soigner les enfants. Moi, de temps à autre, je lève les yeux vers le ciel, juste pour me rendre compte du temps, voir quelle température le soleil couchant nous annonce pour le lendemain, voir si les nuages vont oui ou non tourner à l'orage avant que ma lessive soit sèche. Mais la plupart du temps, ma tête est penchée comme la sienne. Chez nous, aussi loin que remonte le souvenir, on a toujours travaillé la terre.»
* * *
En plus de cacher Nathanael, l'étudiant juif dans son poulailler, un jour, la petite Marie lui sera confié par les religieuses...