«La maison qui me rassemble»
Je vous offre trois jolis textes...
Des témoignages reçus de personnes, dans le chapitre
de
"La maison qui me rassemble"
tirés une fois de plus, du livre de Denis Pelletier.
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«Un lieu d'intimité serait en premier ma chambre, mais à la rigueur ce pourrait être la maison où je vis depuis ma naissance, lorsqu'il n'y a que moi. Cette maison, je la ressens beaucoup et je pense qu'elle me connaît et me ressent aussi. Je crois qu'il y a une espèce de complicité entre nous deux... J'aime bien me retrouver seule les après-midi à la maison. Dans cette maison que j'aime avec le soleil qui l'envahit, je me sens bien. Peu importe ce que je fais. C'est un endroit où je me sens moi, que je connais bien et qui m'accepte telle que je suis.»
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«L'intimitié, c'est ma maison rouge. J'y reviens chaque jeudi soir, à l'heure du souper, après une absence de trois jours, où je rencontre des tas de gens, d'odeurs et de bruits différents. Alors à chaque semaine, il y a cet instant privilégié du retour, où le long des routes de campagne, je me représente la maison, la chaleur du poêle à bois, la lumière jaune allumée; mon chum m'y attend avec un souper chaud, la chatte est tout à fait détendue quelque part sur un divan et moi, je réintègre tout cela comme si à chaque fois je retrouvais un vieux trésor oublié. Je réintègre mon ambiance, mes odeurs, mes amours. Je peux comme Minounne être calmement moi-même, en toute quiétude. Là, je suis connue et aimée telle quelle.»
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«Les vieilles demeures possèdent un parfum. Chaque pièce conserve une odeur qui lui est propre. Odeur de pomme évoquant la fin de l'été, de soieries, de laine,de bois encaustiqué, de livres et de papier. La cuisine a tant respiré de légumes qu'elle en conserve le goût. Et les placards ouverts témoignent des épices, du tilleul cueilli à la dernière saison, de la menthe et du romarin... Les bassines de cuivre sont propres tout en propageant autour d'elles un parfum de confiture de framboises, de cerises ou de groseilles. Chaque peau humaine répand une odeur que le chien ou le chat savent flairer. La peau d'une demeure est semblable.» Cet extrait a été écrit par Maria-Madeleine Davy - «La demeure: corps, âme, esprit» dans Corps Écrit No.9 - page 105
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"Ces Îles en nous"