La maison aux lilas
Carmen Belzile
Les Éditions JCL
2012
329 pages
***
Quatrième de couverture
«Lucie n'éprouve aucun sentiment de tristesse devant le décès de sa mère. Au contraire, à quarante-cinq ans, elle sent plutôt que sa vie va enfin commencer.
Mais tout n'est pas si simple. Depuis la disparition de son père, survenue alors qu'elle était au seuil de l'adolescence, elle est enfermée entre quatre murs dépréciée par les remarques d'une femme qui n'a eu pour elle que mépris et qui s'est acharnée à contrecarrer son épanouissement. Elle ne connaît rien de la vie. Mais vraiment rien.
Si la voie est maintenant libre, s'il lui est loisible de découvrir le monde et de faire ses expériences, si elle peut légitimement aspirer au bonheur, la peur n'en est pas moins omniprésente, envahissante et suffocante.
Heureusement, des amis véritables n'attendaient qu'un signe pour sortir de l'ombre. Grâce à leur soutien, Lucie pourra non seulement prendre à main les rênnes de son existence, mais aussi découvrir et comprendre le douloureux passé de ses parents, qui ont toujours gardé bien enfoui en eux un lourd secret.
Mon commentaire: C'est avec regret que j'ai terminé la lecture de ce roman. J'ai trouvé ma 'Rosamunde Pilcher' québécoise. Décidément, encore une autre histoire captivante de cette auteure que je viens tout juste de découvrir avec son deuxième roman "Comme l'envol des oies" Billet ici. Celui-ci étant son premier. Je crois que je l'ai aimé davantage.
Cette fois c'est l'histoire de Lucie (qu'on retrouve parfois dans l'envol des oies). Victime d'une mère castrante et 'folle de dieu', élevée elle-même par une mère obsédée par les bondieuseries.
Le roman débute durant les obsèques de cette femme mal aimante et méchante. Au moment où elle se retrouve seule, à 45 ans, Lucie, doit réapprendre à vivre avec elle-même, mais aussi avec toutes ces critiques et insultes injustes, constamment dirigées à son égard par sa mère. Cette mère qui l'étouffait littéralement. C'est comme retrouver sa liberté, mais après avoir eu les ailes coupées.
«Maintenant toute seule, comment arriverait-elle à s'organiser? Personne ne lui dirait quoi faire. Elle aurait dû être ravie de retrouver la paix, mais une peur sournoise la pousuivait.» Page 18.
Heureusement, Esther, la voisine d'en haut et son oncle Marcel (famille du côté de son père dont elle fera la connaissance, puisque sa mère les en avaient éloigné) lui seront d'une grande aide. Elle fera la connaissance de sa Tante Alice. Un personnage que j'ai beaucoup aimé.
«Malgré ses quatre-vingt-neuf ans, Alice Hudon avait l'oeil pétillant et plein de malice, l'esprit alerte et curieux, la démarche lente mais assurée. Elle s'occupait de l'entretien de son logis et effectuait elle-même ses courses; mais elle utilisait le service de livraison. Elle faisait une marche quotidienne pour respirer l'air de son quartier. Elle était une personne très appréciés.»
Quand Lucie lui rendit visite, accompagnée de son oncle Marcel, elle tomba sous le charme de cette tante, l'aînée de la famille de son père.»
«Sans rompre le silence, Alice se leva pour déposer au four un plat à réchauffer et sortit du réfrigérateur des légumes pour préparer une salade. Silencieusement, Lucie se leva à son tour et commença à nettoyer et à couper les légumes, pendant que sa tante dressait la table. L'eau qui coulait du robinet, la vaisselle qui s'entrechoquait, le clap! que faisait le couteau sur la planche à découper, tous ces bruits résonnèrent avec la cloche de l'angélus qui sonna six heures.
Alice aimait entendre le son des cloches. Elle était comblée d'habiter à proximité d'une église qui conservait cette tradition. Même si l'on a des idées modernes, qu'on se montre ouvert aux changements, qu'on apprivoise toutes les nouveautés qui sont censées rendre la vie plus facile, de savoir que certains rites sont immuables aide à ne pas perdre pied dans le tourbillon de la vie. Le tintement de la cloche, c'était l'occasion d'une pause, d'un moment, d'une méditation pour mieux poursuivre la journés.» Page 97.
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Comme vous pouvez le voir par ces extraits, Carmen Belzile, nous propose de belles rencontres, des personnages attachants et d'autres moins. Un père pervers, une religieuse, une nounou, un oncle aimant, une mère méchante... mais heureusement de bonnes personnes viendront croiser sa route au bon moment.
Encore une fois, Carmen Belzile nous amène à travers le personnage de Lucie, des solutions accessibles pour des lecteurs qui pourraient se reconnaître dans ce personnage attachant.
Les moments simples et les petits bonheurs se glissent un peu partout, tout au long de ce parcours qui va de surprises en découvertes!
Fascinant! Je vous le recommande fortement pour un bon moment de lecture.
Un roman au goût de miel!
Vous pouvez lire un extrait du premier chapitre ici