L'Art du jardin zen - Veronica Ray
"Lorsque j'étais enfant, l'été représentait pour moi des matinées entières passées à dormir suivies d'après-midi secrets où je me réfugiais dans les branches fraîches d'un arbre voisin de la maison pour me plonger avec bonheur dans les pages d'un livre.
Avec les copains, nous faisions et refaisions le tour du pâté de maison à vélo sans but précis stoppant selon notre bon vouloir, juste pour le plaisir. Nous tentions de cuire des oeufs sur les trottoirs chauffés à blanc par le soleil ou bien nous faisions la course en maillot de bain sous la pluie. Nous attrapions des lucioles et retenions prisonnières les chenilles avec l'espoir - toujours déçu d'ailleurs - qu'elles se transformeraient devant nous en papillons.
Bien plus, l'été c'était d'abord et avant tout le jardin de ma grand-mère, les effluves des plants de tomates, de basilic et de menthe; c'était le plaisir de crever les pois de senteur qui grimpaient sur la treille par dessus le banc que mon grand-père avait lui-même fabriqué. Celui d'engloutir le sandwich aux poivrons frits et la glace italienne au citron, paresseusement allongés sur une couverture au fond du jardin."
Véronica Ray (page 50-51)