Bouquet d'albums -2
Aujourd'hui, j'ai eu envie de vous parler d'une série d'albums, dont les histoires et les illustrations m'ont beaucoup plu.
Cette première série de trois ont ceci en commun.
Chacun des albums offrent des histoires de maisons heureuses, de jardins ou celle d'un arbre qui seront abandonnées.
Voici la première!
Pascal Henrard
illustrations Hélène Meunier
Publié aux Éditions Phoenix
2013
24 pages
Quatrième de couverture
Sous le regard sombre des murs des maisons pliée en quatre, protégée des rayons par un foulard mauve, penchée vers la terre , le nez dans les fleurs et les fesses vers le ciel, la vieille dame ne manquait pas un seul jour de soleil pour aider la nature à trouver sa place entre le béton et la pierre.
Une jolie pensée de l'auteur en ouvrant l'album:
"Aux fleurs
qui nous rappellent
qu'après l'hiver
il y a toujours
le printemps"
P.H.
"Depuis combien de temps la petite dame ratatinée comme une vieille pomme s'occupait en silence de son lopin de terre? Dix ans, vingt ans, un demi-siècle? Peut-être plus?
La ville a oublié."
"Sous le regard sombre des murs des maisons, pliée en quatre, protége des rayons par un foulard, penchée vers la terre, le nez dans les fleurs et les fesses vers le ciel, la vieille dame ne manquait pas un seul jour de soleil pour aider la nature à trouver le béton et la pierre."
... On dit d'elle qu'elle fait partie du décor. Aucun des passants
ne fait attention à elle.
Il n'y a pas un centimètre carré de sa petite cour qui ne puisse produire une fleur grâce à son travail acharné.
C'est que Madame coquelicot venait de son Ukraine natale. Malgré les mines de charbon qui avait emporté son mari, elle plantait des fleurs pour le bonheur des couleurs, pour la magie des senteurs. Elle voulait créer du beau autour d'elle.
Même les jours de pluie, elle espérait le soleil, derrière ses rideaux de dentelles.
Comme son nom était difficile à retenir; Madame Kotkokov, les voisin finirent par l'appeler Madame Coquelicot.
Un jour, elle s'en fût allée. Son petit paradis devint abandonné.
Heureusement, les acheteurs n'ont pas suivi les conseil de l'agent immobilieur.
Lui, qui voyait 2 places de stationnement!!! Au contraire, le jeune couple imaginait déjà un joli potager.
Une très belle histoire, sur le bonheur d'embêllir autour de soi et de redonner une deuxième vie à un lieu.
Les illustrations sont chaudes et lumineuses. Elle représentent les petits jardins de Montréal.
J'ai aimé aussi les traits consacrés à l'Ukraine dans une période noir de la vie de Madame Coquelicot.
Hélène Meunier se trouve choyée de gagner sa croûte en faisant «des p'tits dessins» depuis plus de 25 ans. Mais parfois, pour faire plus sérieux, elle dit « je suis graphiste-illustratrice». Elle a travaillé 13 ans pour une maison d'édition scolaire.
Bizarre la vie... elle qui n'aimait pas beaucoup l'école !
Elle travaille à son compte depuis 2003, ce qui lui permet de passer plus de temps avec sa famille.
Quant à l'auteur
Pascal Henrard
Mon deuxième album chouchou est celui-ci:
Texte d'Angèle Delaunois
Illustrations de Claire Anghinolfi
Les Éditions Isatis
2016
24 pages
Cet album a été écrit à la mémoire
d'Onésime Parenteau et à ses quarante-trois petits enfants.
Quatrième de couverture
"Il n'y a pas si longtemps que ça, grand-papa Onésime est arrivé à la maison avec une boîte remplie de racines bizarres.
Année après année, les dahlias de grand-papa ont ensoleillé le petit jardin de sa maison jaune.
Jusqu'au jour où le vieil homme est parti, en laissant derrière lui cet héritage pas comme les autres.
Voici comment débute l'histoire.
"Grand-papa onésime était cultivateur.
C'était un homme de silence, de courage et de persévérance.
Il aimait la ronde des saisons.
il avait une préférence pour le printemps, lorsque la campagne silencieuse se remet à sourire.
Il savait que sa terre allait bientôt refleurir et qu'il échangerait sa sueur contre les plus belles récoltes du monde.
*
Quand il fut plus âgé et que son fils prit la relève du travail sur la terre. Monsieur onésime regardait sa petite maison jaune et pensait qu'il lui manquait quelque chose.
C'est comme ça qu'il décidat de se procurer des racines de dahlias.
... Ces racines ressemblaient à ça!
Il devait les planter au printemps et les entreposer à l'automne.
Pendant quinze ans, il refaisait le même processus. La magie étant que les racines doublaient d'année en année.
Comme Monsieur est mort en hiver
Voici ce qui arriva.
***
Conclusion: Les fleurs ont continué de vivre et de se multiplier dans chacune des familles des enfants de Monsieur onésime.
*
Quelle belle histoire pour montrer aux enfants, d'abord que dans une petite racine, il y a l'infiniment grand et que cet héritage naturel s'est propagé en continuant de créer de la vie.
Toutefois, dans cet album-ci, on ne sait pas ce qui est advenu de la petite maison jaune!
Angèle Delaunois
Source pour obtenir des informations sur l'auteur
*
Claire Anghinolfi
Mon troisième choix sera
Texte de Lili Chartrand
Illustrations de Gabrielle Grimard
Éditions Dominique et compagnie
2016
32 pages
Quatrième de couverture
"Adeline adore se balancer et chantonner à son majestueux chêne combien elle l'aime.
Il est le plus heureux des arbres, jusqu'au jour où Adeline disparaît..."
*
Mon avis
Voilà une histoire remplie de tendresse et d'espoir. Le vieil arbre souhaiterait bien le retour d' Adeline. Il ne comprends pas et il est tellement triste et se sent abandonné! Il faut espérer qu'un jour une nouvelle joie se prête à lui...
Les illustrations de Gabrielle Grimard sont très douces dans les tons d'ocre, de vert et de rouille. On a l'impression de se retrouver dans cette belle nature qui entoure la propriété de l'arbre.
Ce conte est tiré du livre 'Le monde fabuleux de Monsieur Fred'
Un recueil de contes écrit par Lili Chartrand et illustré par Gabrielle Grimard
qui fut finaliste aux prix littéraires du Gouverneur général.