L'Éloge de la légèreté
Dominique Loreau
Les Éditions Flammarion
2018
pages
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Petite anecdote
Au début de la vingtaine, quand mon conjoint et moi avons décidé de partager un appartement (un 4pièces 1/2) avec un 'locker' pour entreposer les excédents, nous étions ravis de l'espace que nous venions d'acquérir. Deux ans plus tard, on décidait d'acheter une maison. Une maison très moyenne, mais avec 1 chambre de plus et une grande salle de détente et une cave où bricoler.
Quand le déménagement fût terminé, nous trouvions que nous avions très peu de meubles. Quand à l'espace, il y en avait tout plein. Surtout la cave. Nous voilà rendu dans la soixantaine et on n'en revient pas de tout ce que nous avons accumulés au cours des années. Pourtant, nous avons régulièrement donné ou jeté des choses, fait des ventes de puces ou vide-grenier comme vous appellez en Europe. Ici, ce sont des ventes de garage (Probablement, parce qu'au départ les gens s'installaient dans leur garage, porte grande ouverte en cas de pluie? Quant aux 'marchés aux puces'... Je ne connais pas la source de cette drôle d'expression.
Tout cela pour vous dire que c'est sournois les accumulations d'objets que nous gardons pour toutes sortes de raisons. Les événements où j'ai réalisé cette accumulation de choses, s'est faite le jour où nous avons dû vider la maison de ma mère pour faire entrer une quantité 'X' dans une grande chambre pour personnes âgées autonome.
La difficulté n'est pas tant au niveau de transporter les choses, mais de choisir, les objets qui étaient chères à maman. Les câdres, quelques livres, ses petites statues religieuses, (que je m'amusais affectueusement à nommer ses bonshommes) Elle a d'ailleurs demandé de les mettre dans son cercueil avant de le fermer. Ma soeur a pu le faire avec les larmes. Les 'bonshommes' n'avaient plus rien de drôle...
Quelques années plus tard, ce fût la même chose avec mon beau-père. Compiler les éléments d'une maison dans un 3 pièces et demi.
Je vous jure que ça donne toute une autre perspective sur les liens que nous cultivons avec les objets. Justement, Dominique Loreau parle de ce fait bien réel. Commencer tout doucement à se séparer de choses que nous n'utilisons plus.
Moi, je dit qu'on devrait faire comme si on se préparait pour un déménagement. C'est plus joyeux!
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Une fois de plus Dominique Loreau présente cet essai qui démontre que se départir de tout ce qui encombre physiquement et psychologiquement peut faire du bien. Elle explique comment se libérer du poids du passé et de la souffrance de trop posséder.
Après avoir lu 'Vivre heureux dans un petit espace' et dernièrement 'L'Art de la délicatesse', j'ai entrepris ce dernier de cette belle collection. Les reliures blanches couvertes d'une jolie jaquette sont très attrayantes.. (Tiens, tiens, encore acheter!!! On ne s'en sort pas.)
Encore une fois, j'ai retrouvé de bons arguments, des citations bien choisies pour chaque début de chapitre et du gros bon sens.
Quand je lis Dominique Loreau, j'ai toujours un sentiment d'apaisement physique et mental avant même de commencer à dégager un coin, une armoire ou une pièce de la maison. La publicité a une telle influence sur l'esprit, que parfois j'ai le souvenir de l'avoir acheté par un jour de grand vide intérieur ou de tristesse. Évidemment, (souvent un livre) l'achat n'était pas bien choisi. Presqu'à coup sûr, il terminera ses jours dans une vente de livres.
J'aime beaucoup les mots japonais qu'on retrouve ici et là, dont elle nous donne le sens. D'ailleurs, tous ces livres en offrent et ces mots nous amènent à en savoir un peu plus sur la culture japonaise.
Alors, si vous aimez sa médecine de l'ordre et d'agrandir par en dedans, vous aimerez ses ouvrages.
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En terminant, le tout frais, tout propre me rend bien et clame! Un vrai bonheur de lire un bon roman quand le ménage est fraîchement fait et que le soleil se couche sur un état d'âme apaisé. C'est un sentiment très personnel, mais qui est pour moi un déstresseur très efficace.