Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La maison de Millie
11 mai 2013

Pourquoi être heureux quand on peut être normal?

pourquoi_etre_heureux_quand_on_peut_etre_normal_jeanette_wintersonJeanette Winterson

Éditions de l'Olivier

2012

266 pages

Quatrième de couverture: Pourquoi être heureux quand on peut être normal?  Étrange question, à laquelle Jeanette Winterson répond en menant un existence en forme de combat.  Dès l'enfance, il faut lutter:  contre une mère adoptive sévère, qui s'aime peu et ne sait pas aimer.  Contre les diktats religieux ou sociaux.  Et pour trouver sa voie.

Ce livre est une autobiographie guidée par la fantaisie et la férocité, mais c'est surtout l'histoire d'une quête, celle du bonheur.  "La vie est faite de couches, elle est fluide, mouvante, fragmentaire", dit Jeanette Winterson.  Pour cette petite fille surdouée issue du prolétariat de Manchester, l'écriture est d'abord ce qui sauve.  En racontant son histoire, Jeanette Winterson adresse un signe fraternel à toutes celles - et à tous ceux - pour qui la liberté est à conquérir.

 

Mon avis: Hier soir, j'ai terminé la lecture de cette captivante autobiographie qui me fut suggéré par Lily (la soupe aux cailloux).

J'écris 'captivante' de par le réalisme du récit.  On ne tombe pas dans le sensationnalisme.  Le destin de Jeanette qui a pris un chemin rempli d'embûche de cailloux, raconté avec une savante introspection.   Tout son être était constamment brisé par sa mère adoptive.  Jeanette Winterson a cherché l'amour longtemps.  Heureusement, il y avait les livres, qui furent je crois sa maison, son antre.  Avec une mère dépressive et 'folle' d'un Dieu vindicatif et méprisant.. Jeanette a cotoyé la souffrance psychologique toute son enfance et sa jeunesse.  Sa mère se défendait d'être heureuse.

En fait, le livre est divisé en trois parties sous-entendues:  Le temps passé avec sa mère adoptive qu'elle nomme tout le long, Mrs Winterson.  La deuxième partie raconte la liberté qu'elle tente de s'approprier, en étudiant la littérature, en vivant son homosexualité et la troisième partie est la recherche de sa vrai mère qu'elle croyait morte.

J'ai noté des passages qui m'ont touché...

   "Pour moi, les livres sont un foyer.  Les livres ne font pas un foyer - ils le sont, dans le sens où de même que vous les ouvrez comme vous ouvrez une porte, vous entrez dedans.  À l'intérieur, vous découvrez un temps et un espace différents.

   Ils s'en dégage aussi de la chaleur - comme un âtre.  Je m'assois avec un livre et je n'ai plus froid.  Je le sais depuis les nuits glacées passées dehors."  p.  79

* * *

   "Je crois que Mrs Winterson a été lettrée, à une époque.  Quand j'avais autour de sept ans, elle m'a lu Jane Eyre.  Le livre était jugé convenable parce qu'il y avait un pasteur - St John Rivers - qui souhaitait ardemment devenir missionnaire.  

   Mrs Winterson lisait à voix haute, tournait les pages.  Il y a cet incendie terrible à Thornfield Hall lors duquel Mr Rochester perd la vue, mais dans la version de Mrs Winterson, Jane se désintéresse de son amant désormais aveugle; elle épouse St-John Rivers et ils partent ensemble dans une mission.  Il m'a fallu attendre de lire moi-même Jane Eyre pour découvrir ce qu'avait fait ma mère.

   Et elle était si douée pour inventer le texte dans le style de Charlotte Brontë au fur et à mesure qu'elle tournait les pages.

   Le livre a disparu quelques années plus tard - peut-être ne voulait-elle pas que je le lise.

   J'ai supposé qu'elle cachait les livres comme elle cachait tout le reste, y compris son coeur, mais notre maison étant minuscule, je l'ai passé au peigne fin.  L'une comme l'autre n'arrêtaient pas de mettre la maison sens dessus dessous.  Était-ce pour trouver les preuves qui nous accableraient mutuellement?  Je crois que oui - elle parce que je lui étais fatalement inconnue et qu'elle me craignait.  Moi parce que je n'avais aucune idée de ce qui manquait mais sentais ce manque dans le manque. "   p. 125-126

* * *

Une bonne lecture, parfois choquante mais avec de l'espoir au bout du compte.

UNRCAKK7HS3CABODO1FCAHS0KLOCA2AKZTECACMH0RICAD0KQ96CAFFTN8SCAEYLA4JCAHHOM3WCA7RD9P6CASFKYYRCARD5ESGCAKZSXTVCAC52ZSACAQ197R9CA9JUSCVCA3FMLKACA6WBHB8

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
M
@Dasola, Oui, elle ne l'a pas eu facile! J'irai lire ton billet avec plaisir! :)
Répondre
D
Bonjour, c'est en lisant des billets très positifs sur des blogs que j'ai lu cette autobiographie qui est sans concession mais avec de l'humour. Elle a dû en baver d'être ce qu'elle est. Lire mon billet http://dasola.canalblog.com/archives/2012/11/02/25395835.html du 02 novembre 2012. Bonne fin d'après-midi.
Répondre
M
@Emmanuelle, Non vas-y, c'est lourd, certes mais pas au point de pleurer. Je la trouve courageuse dans sa façon de retrouver son équilibre.. N'hésite pas! :)
Répondre
E
Milly,<br /> <br /> <br /> <br /> Je l'ai en anglais. Je me suis permise de lire en diagonale ton billet du coup, histoire de ne pas me donner d'apriori mais le fait que tu l'ais apprécié me pousse à le mettre en haut de ma pal.<br /> <br /> <br /> <br /> J'avais juste un peu la trouille de remuer des émotions intenses cachées quelque part et de pleurer comme une madeleine. Pourtant, je me suis offerte ce livre avec grand plaisir, sans l'aide de quiconque. Mais, bon, parfois, l'humeur change selon les évènements (ou vice versa) et on se sent plus vulnérable.
Répondre
M
@L'Or, :) Je le pense aussi! Bises!
Répondre
La maison de Millie
  • La lecture est sans aucun doute mon passe-temps favori. Mais aussi les images, le passage des saisons comme les passages de certains auteurs. N'hésiter pas à laisser vos commentaires afin de partager nos goûts communs.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
La maison de Millie
Archives
Derniers commentaires
Newsletter
30 abonnés
Pinterest
Publicité